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Le Zemmour Tour, édition 2018
Article mis en ligne le 3 octobre 2018
dernière modification le 2 octobre 2018

Éric Zemmour fait partie du petit nombre de polémistes dont chaque ouvrage est célébré par la crème de la profession à l’occasion d’une campagne promotionnelle multimédias

publication des bonnes feuilles, recensions nombreuses (critiques ou amènes), entretiens en tête-à-tête, invitations à participer à des débats, reprises et critiques de ses propos, puis chroniques et discussions autour de ses provocations, et finalement, débats sur l’intérêt d’inviter ou non Éric Zemmour, etc. Polémique après polémique, recueils de chroniques après essais « historiques » faussant l’histoire, de nombreux médias dominants alimentent ce type de séquence médiatique, qui ne nuit pas à l’audimat, et encore moins aux ventes du livre qui aiguise tant la curiosité des confrères d’Éric Zemmour. À quoi sert donc Éric Zemmour, superstar omniprésente ? Les réponses à cette question que nous avons publiées en 2010, puis en 2016 sont encore largement valables. Elles le sont d’autant plus qu’au cours de ce mois de septembre, et malgré les jérémiades chroniques de supporters criant à la « censure », il aura été difficile de ne pas entendre la voix du polémiste.(...)

Pendant 10 jours, Éric Zemmour et son dernier livre furent donc presque quotidiennement présents à la télé, à la radio, ou dans les journaux – et sur les déclinaisons internet de ces médias. Cela sans tenir compte des kilomètres de textes et des tonnes de salive consacrées par ailleurs à le critiquer ou à le défendre. Faut-il le redire : que des journalistes et des producteurs d’émissions souhaitent inviter Éric Zemmour pour lui donner une tribune et/ou le confronter à d’autres intervenants, c’est leur droit le plus strict. Mais lorsque le débat public et médiatique est à ce point accaparé par une personnalité et cadré selon les sujets et les questions qu’elle pose, la place accordée à d’autres auteurs, d’autres ouvrages, d’autres thématiques et d’autres points de vue en est réduite d’autant. La question posée par la présence à haute fréquence d’intellectuels médiatiques de la droite extrême comme Éric Zemmour est donc surtout celle du pluralisme, puisque, du point de vue du temps d’antenne, ces voix sont les seules à pouvoir prétendre concurrencer celles des éditorialistes et des experts défenseurs de l’ordre social et économique établi. Disons-le d’une question : est-il possible de citer une personnalité de la gauche « hétérodoxe » bénéficiant d’une publicité comparable à celle faite à Éric Zemmour ? Nous y reviendrons…