
La commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) a émis un avis critique sur le projet de loi anti-terroriste défendu par Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur. L’instance fustige en particulier le blocage administratif des sites terroristes et réclame le retour du juge judiciaire dans la boucle.
(...) La CNCDH estime ainsi que l’intervention d’un juge est "nécessaire pour ordonner et contrôler le blocage d’un site Internet, dès lors que cette mesure constitue une ingérence grave dans la liberté d’expression et de communication. En effet, toute restriction préalable à l’expression sur internet entraîne une présomption lourde d’incompatibilité avec l’article 10 de la convention européenne des droits de l’homme".
L’instance considère que "le pouvoir de bloquer l’accès à un site internet devrait être dévolu au juge des libertés, qui statuerait dans un délai bref de 48 ou 72 heures, sur saisine du parquet compétent, notamment à la suite d’un signalement auprès de la plateforme PHAROS". (...)