
Avant la Sud-Africaine Caster Semenya, le cas de l’Autrichienne Erika Schinegger avait fait scandale à la fin des années soixante.
(...) Caster Semenya revient de loin. Comme elle l’explique dans un long entretien accordé à L’Équipe, elle a mis longtemps à se remettre de la curée médiatique dont elle a été victime il y a sept ans, après avoir remporté le 800 m des mondiaux de Berlin :
« Ça m’a demandé beaucoup de caractère pour surmonter cette situation. C’est un test mental. »
Après avoir décroché le titre de championne du monde, Caster Semenya avait dû se soumettre à des examens sanguins et chromosomiques et à des tests gynécologiques à la demande de la Fédération internationale d’athlétisme pour prouver au monde qu’elle était bien une femme et méritait sa médaille. Caster Semenya est intersexe : sur un plan génétique, elle est un homme, mais ses attributs sexuels sont féminins.
À l’occasion de son retour sur la scène médiatique, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel évoque le calvaire qu’avant elle, d’autres sportifs de haut niveau ont dû endurer parce qu’ils étaient intersexe, dans un monde du sport obstinément binaire, qui persiste à ne penser qu’en catégories « homme » et « femme », alors que de multiples combinaisons chromosomiques existent –comme XYY, XXYY ou XXXY.
Et notamment l’histoire de la skieuse autrichienne Erika Schinegger, qui a remporté l’épreuve de la descente lors des Championnats du monde de ski alpin en 1966 à Portillo, au Chili. (...)