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Le changement climatique augmente les risques de crises politiques dans le monde
Article mis en ligne le 11 décembre 2014
dernière modification le 8 décembre 2014

Maplecroft, société d’analyse des risques mondiaux basée à Bath en Grande-Bretagne, vient de publier, pour ses clients du monde de l’entreprise, son Atlas 2015 du changement climatique, incluant les conséquences prévisibles sur l’environnement et la sécurité alimentaire.

L’Atlas fournit des données comparées de risque dans 198 pays à travers 26 thèmes distincts, dont la vulnérabilité au changement climatique et la sécurité alimentaire, les émissions, les services écosystémiques, les catastrophes naturelles et la réglementation.

Il constate une combinaison inquiétante entre la vulnérabilité au changement climatique et l’insécurité alimentaire, qui amplifie les risques de conflits et de rébellions dans trente-deux pays, dont le Bangladesh, l’Éthiopie, l’Inde, le Nigeria et les Philippines. Ses conclusions font écho à celles des rapports récents publiés par le Pentagone qui a identifié le climat comme un « multiplicateur de menaces », aggravant les risques de conflits et de troubles.

Le GIEC et l’ONU prévoient des baisses de rendement allant jusqu’à 50 % pour les produits de base tels que le riz, le blé et le maïs à certains endroits au cours des trente-cinq prochaines années en raison des impacts du changement climatique.

L’Index de vulnérabilité de Maplecroft (CCVI), évalue la sensibilité des populations, l’exposition physique du pays, et la capacité du gouvernement à s’adapter au changement climatique au cours des trente prochaines années.

Le Bangladesh (1er pays le plus à risque), la Sierra Leone, le Soudan du Sud, le Nigeria, le Tchad, Haïti, l’Éthiopie, les Philippines, la République centrafricaine et l’Érythrée sont les dix pays confrontés aux plus hauts niveaux de risque, tandis que les économies de croissance du Cambodge (12), de l’Inde (13), du Myanmar (19), du Pakistan (24) et du Mozambique (27) figurent également dans la catégorie « risque extrême ».

L’agriculture traditionnelle pointée du doigt

Une des caractéristiques communes à ces économies, identifiée par l’Atlas, est une forte dépendance à l’agriculture, avec 65 % de la population active combinée employée dans le secteur, et 28 % de la production économique globale basée sur les revenus agricoles.

L’insécurité alimentaire et la volatilité des prix des denrées alimentaires ont également été identifiés comme des déclencheurs du Printemps arabe - en particulier en Égypte et dans le conflit syrien actuel. Avec une personne sur quatre encore sous-alimentée en Afrique sub-saharienne, les impacts du changement climatique rendront encore plus difficile pour les gouvernements de la région d’améliorer la sécurité alimentaire et de réduire les tensions. (...)