
L’idée peut paraître saugrenue : le cheval serait une bonne solution à tout un tas de problématiques urbaines contemporaines. Généralement associée à des temps révolus, l’hippomobilité urbaine a pourtant fait ses preuves depuis une quinzaine d’années : économiquement, écologiquement, socialement, elle est devenue pour de nombreuses villes une dimension pertinente des services urbains.
Olivier Linot, directeur général des services de Trouville-sur-Mer et président de la Commission nationale des chevaux territoriaux, explique que le premier aspect est financier : un cheval coûte moins cher qu’un équipement motorisé, tant à l’achat qu’à l’usage.
Il est aussi nettement moins polluant et il apporte beaucoup en matière de lien social. Le cheval contribue à rendre les employés municipaux fiers de leur métier et représente une occasion de rencontre entre les habitants : « On n’a jamais vu un enfant venir caresser une benne à ordures ».
Enfin et surtout, le cheval est particulièrement bien adapté à certains besoins des services urbains : la collecte des déchets oblige les services techniques à une forme de « cabotage » pour lequel les camions ne sont finalement pas très adaptés, alors qu’un cheval y est très efficace.
De la même façon, pour la tonte des espaces verts, un cheval au trot avec une tondeuse mécanique va plus vite qu’une tondeuse à moteur, et il est bien plus silencieux : « Les habitants des HLM de la Cité des Jardins se plaignaient des nuisances sonores au moment de la sieste des enfants. Aujourd’hui, quand les chevaux arrivent, ceux-là mêmes qui se plaignaient sortent pour offrir du pain ou une caresse ».
Olivier Linot tient à ce qu’on ne présente pas l’hippomobilité urbaine comme un retour au passé : pour lui, c’est une solution adaptée à l’urbanisme contemporain et à certains de ses besoins. (...)