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Le cri d’alerte des ONG et associations sur la situation des mineurs isolés étrangers exposés à un “danger grave ”
Article mis en ligne le 2 avril 2020

Avocats, ONG et associations ont envoyé un signalement au procureur de la République de Paris, pour l’alerter de la situation de mineurs isolés étrangers « livrés à eux-mêmes » et exposés à un « danger grave » faute d’hébergement, sur fond de pandémie.

« Livrés à eux-mêmes » et exposés à un « danger grave » faute d’hébergement adapté à leur minorité, c’est la terrible situation dans laquelle se trouvent les mineurs isolés étrangers selon des avocats, ONG et associations.

Depuis le 20 mars et la fermeture du Demie, dispositif de la Croix-Rouge à laquelle Paris a confié l’accueil et l’évaluation de la minorité de ces jeunes, « nous ne savons pas à qui (ils) doivent s’adresser pour être pris en charge et hébergés », puisque les mises à l’abri opérées par le 115 sont réservées aux adultes, dénoncent une centaine d’avocats, ainsi que des ONG comme Médecins sans frontières (MSF) et l’Unicef.

Dans un signalement adressé mardi au procureur de Paris Rémy Heitz ainsi qu’à Aude Groualle, cheffe de la section des mineurs du parquet de Paris, ils font état de cette « situation très préoccupante », qui expose de fait les mineurs isolés à « un danger grave et immédiat pour leur santé physique et psychique »,

Plusieurs centaines de mineurs isolés dans la région (...)

« La situation est catastrophique, ils ne peuvent aller nulle part et en ce moment, c’est une bombe à retardement », explique Catherine Delanoë Daoud, co-responsable du pôle « mineurs isolés étrangers » du barreau de Paris, co-auteure du signalement.

Pour les jeunes ayant été reconnus majeurs mais qui ont fait recours de la décision, « c’est un problème, parce qu’en ce moment, on ne peut pas saisir un juge des enfants, il n’y a pas d’audiences », ajoute-t-elle.

Des jeunes "évalués majeurs" selon la mairie de Paris

Les jeunes nommés dans le signalement sont « surtout des jeunes que nous avons évalués majeurs et qui dépendent donc du 115, comme le reste des adultes », répond Dominique Versini, adjointe de la maire de Paris en charge notamment des questions migratoire.

« Aucun jeune n’est mis à la rue », insiste-t-elle, expliquant que depuis lundi, le personnel du Demie, qui avait fait valoir son droit de retrait en raison « d’actes graves de violence », a repris du service dans d’autres lieux.

Concernant les jeunes jugés majeurs, ajoute-t-elle, « la mairie de Paris est d’accord pour participer financièrement à un dispositif de l’État qui permettrait de les héberger ».