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Le deuxième stade de la crise
Article mis en ligne le 19 décembre 2011
dernière modification le 16 décembre 2011

La nouvelle aggravation de la situation économique et sociale dans les pays développés, durant l’été 2011, marque l’entrée dans un second stade de la crise mondiale, qui avait éclaté 4 ans plus tôt. Ce nouveau stade est notamment caractérisé par les attaques spéculatives contre les dettes souveraines. Il conduit d’abord à revenir sur la nature profonde de cette crise, et conduit à admettre l’imprédictibilité de son évolution ; ensuite, il mène à la nécessité de proposer des perspectives de moyen terme, à l’horizon des 5 ou 10 prochaines années [1] ; enfin, il incite à proposer d’expliciter diverses urgences [2].

La nouvelle aggravation de la situation économique et sociale dans les pays développés, durant l’été 2011, marque l’entrée dans un second stade de la crise mondiale, qui avait éclaté 4 ans plus tôt. Ce nouveau stade est notamment caractérisé par les attaques spéculatives contre les dettes souveraines. Il conduit d’abord à revenir sur la nature profonde de cette crise, et conduit à admettre l’imprédictibilité de son évolution ; ensuite, il mène à la nécessité de proposer des perspectives de moyen terme, à l’horizon des 5 ou 10 prochaines années [1] ; enfin, il incite à proposer d’expliciter diverses urgences [2]. (...)

il existe désormais un assez large consensus pour ne pas se cantonner à l’économie et à reconnaître le caractère multidimensionnel de la crise contemporaine
(...)

chacune des crises spécifiques à un sous-système particulier obéit à sa temporalité propre liée à des contradictions bien spécifiques : son degré de mûrissement, et donc d’urgence, n’est pas initialement le même, tant du moins que la crise de chaque sous-système n’entre pas trop fortement en résonance avec les autres. (...)

-La crise économique et financière est d’abord celle de l’économie d’endettement (...)

 La crise sociale est celle de l’inégalité croissante des revenus et surtout des patrimoines, d’une incontestable paupérisation relative et d’une précarisation du plus grand nombre. (...)

-La crise écologique est celle engendrée par un développement insoutenable (...)

-La crise géopolitique est celle de la perte d’hégémonie du monde anglo-saxon.
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-La crise politique est celle de la démocratie de délégation, vieille aussi de plus de deux siècles et de ses formes partidaires
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Chacun de ces sous-systèmes et leur crise respective interfèrent évidemment avec celle des autres sous-systèmes. (...)


l’action citoyenne doit se concentrer sur deux grandes tâches
 : d’une part, définir des perspectives de moyen terme (5 à 10 ans), capables de faire sens pour un nombre maximum de citoyens, à travers le monde ; d’autre part, se doter de propositions d’urgence, en particulier contre l’aggravation la plus immédiate de la crise, hic et nunc, qui est celle d’une vague de faillites bancaires en Europe.
(...)

il est possible de dessiner des perspectives crédibles dans quelques domaines fondamentaux, qui dessineront à l’horizon de la décennie un autre système global, dépassant les crises du système actuel. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur d’innombrables travaux collectifs menés sur tous les continents et qui ont été largement discutés durant ces premières années de la crise contemporaine, à travers internet et de nombreux forums sociaux.
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L’urgence immédiate, la socialisation du crédit (...)

Le fait que le crédit soit un bien public – ce qui est indéniable – ne justifie en rien la récurrence des mesures de soutien sans contrepartie, qui ont permis de perpétuer les pratiques spéculatives, désormais déchaînées contre les Etats les plus faibles ! Une réaction massive de l’opinion doit donc se manifester dans les plus brefs délais. Il est urgent de populariser le slogan de la « socialisation du crédit » , qui paraît faire consensus chez la plupart des économistes progressistes. (...)

 en premier lieu, la stricte séparation des activités commerciales et des activités spéculatives , sur le modèle réussi de Roosevelt, durant la Grande Dépression des années 1930 ;
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 en second lieu, la mise en place auprès du directoire de la banque socialisée, d’ un conseil de surveillance quadripartite [11] , composée des représentants de l’Etat (avec une golden share, autrement dit, un droit de veto, puisque celui-ci est le garant ultime de son capital), les représentants élus des salariés de la banque, ceux des déposants et, enfin ceux des clients (ménages et entreprises). Les délibérations de ce conseil de surveillance auraient un caractère public.
(...)
On voit bien qu’il s’agit alors de créer une gouvernance innovante , visant à synthétiser les avantages de la banque nationalisée et de la banque coopérative, et qui justifie pleinement le terme d’établissement socialisé. (...)

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