
Lors de la manifestation de policiers de mercredi 2 octobre, le journaliste Gaspard Glanz a été interpellé et emmené durant une heure et demie au commissariat. Très probablement, selon une vidéo, sur ordre d’un leader des manifestants.
Encore un passage au commissariat pour Gaspard Glanz. Mercredi 2 octobre, le journaliste vidéaste des mouvements sociaux suivait la "Marche de la colère", une manifestation de policiers parisienne. Mis à l’écart une première fois par la police pour avoir "perturbé le bon déroulement de la manifestation", il est ensuite interpellé par des gendarmes et emmené au commissariat. Dans une vidéo postée le 4 octobre sur Youtube par le vidéaste Alexis Kraland, on croit comprendre que c’est un responsable du syndicat policier Alliance qui demande aux gendarmes mobiles chargés du maintien de l’ordre d’interpeller Glanz. Gendarmes qui s’exécutent immédiatement. Retour en quelques vidéos commentées.
L’avantage avec Gaspard Glanz, c’est qu’à force de se faire embarquer par la police presque à chaque fois qu’il met un pied en manifestation, il en est devenu un sujet presque autant qu’un témoin. A ce titre, de nombreux objectifs de journalistes indépendants sont braqués sur lui tout au long du parcours. Avec le concours de ses propres vidéos, on peut reconstituer assez bien une interpellation hors normes (...)
Glanz, était présent à la manifestation de policiers pour le site Le Media, pour qui il pige désormais. Sur la vidéo qu’il a réalisée, on le voit d’abord demander à plusieurs reprises à des policiers du service d’ordre de la manifestation pourquoi ils portent un brassard "police" alors qu’ils ne sont pas en service (...)
Toujours est-il que les policiers précisent à Glanz qu’il n’est pas "interpellé", mais "retenu". Retenu loin de la manifestation qu’il était venu filmer. Devant l’insistance du vidéaste à connaître la raison de cette "retenue", un policier finit par lui dire qu’il perturbe le bon déroulement de la manifestation. Auparavant, on avait pu voir le journaliste tenter d’interviewer un responsable du syndicat policier Alliance, et pour cela approcher de près le cordon du service d’ordre, qui l’empêche d’accéder à la manifestation proprement dite. (...)
après 20 minutes, Glanz est laissé libre. Mais pour un court temps seulement. Car une petite heure plus tard, une poignée de gendarmes, en tenue ceux-là, lui demandent à nouveau de les suivre à l’écart de la manifestation. Une nuée de journalistes les escorte, prenant des photos ou filmant au smartphone, maintenus à distance par un cordon de gendarmes mobiles. Le temps dure, (...)
Une heure et demie plus tard, il est à nouveau laissé en liberté, sans avoir reçu la moindre information complémentaire , (...)
2. Alliance ordonne, policiers et gendarmes exécutent :
Sur cette vidéo, l’action se situe juste avant la deuxième interpellation de Gaspard Glanz. On y voit le responsable d’Alliance que Gaspard Glanz cherchait précédemment à interviewer, (il s’agit de Frédéric Lagache, délégué général du syndicat) aller voir le major de gendarmerie, et discuter avec lui en lui désignant quelque chose hors champ. Difficile d’entendre ce qu’il se dit à cause de la sono. Mais on comprend tout de même une phrase du gendarme : "Gaspard..? Le gauchiste ?". "Il est là", lui répond Lagache, en montrant toujours du doigt. "Attends le commissaire", répond alors le gendarme en s’éloignant. (...)
Mais Lagache n’attend pas (...)
Finalement, entre les policiers en service ne portant pas de brassard, le service d’ordre constitué de policiers hors service qui en portaient, les syndicalistes qui donnaient des ordres aux gendarmes en tenue, tout laisse supposer que les forces de l’ordre, en service ou non, se sont comportées ce jour-là plus comme une milice au service d’un syndicat qu’en garantes de l’ordre public.