
L’insolence des spéculateurs suscite une vive opposition populaire et contraint les gouvernements à prendre quelques distances avec la finance. Ceux qui signent les chèques vont-ils continuer à écrire les lois ?
...crise financière après crise financière, chemine la conviction que le pouvoir politique aligne sa conduite sur les volontés des actionnaires. Périodiquement, démocratie oblige, les élus convoquent la population à privilégier des partis que les « marchés » ont présélectionnés en raison de leur innocuité....
...Quant au « mur de l’argent », la finance fut placée sous tutelle en France au lendemain de la Libération. En somme, cela avait « toujours existé », mais cela pouvait aussi changer.
Et puis changer encore... mais dans l’autre sens....
Pourquoi une population qui n’est pas composée en majorité de riches accepte-t-elle que ses élus satisfassent en priorité les demandes des industriels, des avocats d’affaires, des banquiers, au point que la politique en vienne à consolider les rapports de forces économiques au lieu de leur opposer la légitimité démocratique ? Pourquoi, lorsqu’ils sont eux-mêmes élus, ces riches se sentent-ils autorisés à étaler leur fortune ? Et à clamer que l’intérêt général impose de satisfaire les intérêts particuliers des classes privilégiées, seules dotées du pouvoir de faire (investissements) ou d’empêcher (délocalisations), et qu’il faut donc constamment séduire (« rassurer les marchés ») ou retenir (logique du « bouclier fiscal ») ?...
...M. Francisco Dall’Anase, met déjà en garde contre une étape ultérieure. Celle qui verra dans certains pays l’Etat se mettre au service non plus seulement des banques, mais de groupes criminels...
...Au travers des fonds de pension, bien des gens ordinaires ont enchaîné
sans le vouloir leur destin à celui de la finance ...