
Le jeu de rôle épistolaire est une forme de jeu de rôle écrit où les personnages joué.e.s s’échangent des lettres, et où ce sont ces dernières qui font avancer le jeu ; une manière parmi d’autre pour briser l’isolement de la taule.
La prison
Pointe de l’iceberg de la morale punitive et autoritaire des structures de pouvoir en place, l’univers carcéral englobe un large panel d’oppression. L’Etat enlève à la personne incarcérée sa liberté physique, son entourage, son pouvoir sur l’usage de son temps et la retire de son environnement social. La prison est toujours une mesure d’isolement, brisant des tissus sociaux, familiaux, affinitaires, amoureux, etc.
Depuis l’extérieur, il existe plusieurs moyens de se solidariser avec celles et ceux subissant l’enfermement :
- D’abord, en soutenant les luttes carcérales menée par les prisonniers et prisonnières en portant leurs revendications vers le monde extérieur, en servant de caisse de résonnance à ces mouvements.
- En s’oppossant à la logique même de la justice autoritaire et carcérale dans notre quotidien. En bloquant et sabotant le bon déroulement des mécanismes et institutions judiciaires mais aussi en pensant, imaginant et développant d’autres manières de procéder en cas de conflits que celles de la justice d’Etat
- En brisant l’isolement dans lequel sont confiné-e-s les prisonniers et prisonnières à l’aide de visites et de lettres par exemple. L’isolement carcéral est l’un des aspects les plus violent de la prison. Isolement face à l’environnement social passé, face au monde qui continue à évoluer à l’extérieur et face aux liens sociaux qui sont sources de renouvellement, de partage, de création, d’imaginaire,..etc.
Et c’est sur ce dernier point qu’entre en jeu le thème qui nous intéresse aujourd’hui : Le jeu de rôle épistolaire (...)
Le jeu a cette force puissante et émancipatrice de stimuler et libérer l’imaginaire, la fantaisie et la créativité - trois éléments fortement réprimés par l’isolement carcéral mais qui, étant entretenu, peuvent être un soutien psychologique immense. Alors jusqu’à ce que les prisons ne soient plus qu’un mauvais souvenir ou un tas de cendre, armons-nous d’un stylo, d’une feuille et d’une enveloppe, et surtout d’une créativité et d’une fantaisie émancipatrice et solidaire. (...)