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Le licenciement révoltant d’une travailleuse du nettoyage de trains
Article mis en ligne le 31 mars 2016

Le 17 décembre dernier, madame Gueffar était licenciée, après quatorze années à nettoyer les trains en gare d’Agen. Enquête auprès des cheminots, de la SNCF et de la direction d’Onet, la société de nettoyage qui employait madame Gueffar. Un texte publié en commun par plusieurs médias libres.

Alors que la loi sur le travail suscite un grand mouvement de protestation le 31 mars, les cas concrets d’abus de l’employeurs sont nombreux. Voici une histoire précise, à la gare d’Agen. Nous la publions en commun avec d’autres médias libres : CQFD, Bastamag, La Brique, Mediapart, Le Nouveau Jour J, Le Ravi, Rue89Bordeaux, Le Postillon, Fakir, et l’association Attac.

Ça fait plus de quatorze ans que je travaille à la gare d’Agen, je fais le nettoyage des trains. J’ai toujours fait bien mon travail, j’ai toujours été présente, je m’absente jamais. J’ai toujours fait mon travail comme il faut, même quand le contrôle il passe, ils sont tout le temps contents de mon travail. Et un après-midi, j’ai traversé les voies pour gagner du temps, et, après, je me suis rendue compte que j’ai fait une erreur. Cette après-midi-là, il y avait beaucoup de trains à faire et je voulais faire tous mes trains. Et c’est après que je me suis rendue compte que j’avais fait une erreur. J’ai traversé pour gagner du temps. J’ai reçu une lettre recommandée, c’était le 7 décembre, j’ai fait un entretien avec M. Loubet, le patron de l’entreprise, et il m’a dit qu’il va réfléchir et le 17 décembre, j’ai reçu un licenciement. J’étais choquée, j’étais pas bien du tout, j’ai rien compris, j’étais perdue. Alors je suis rentrée chez moi en pleurant. » (...)

Philippe Lhomme, lui, se fait grave : « J’ai eu un accident mortel. Un agent, un père de cinq enfants, qui s’est retrouvé coupé en deux. On n’a pas compris, il a ripé, il est passé sous le train. Faut le vivre, après, aller l’annoncer à la famille. » D’où son mot d’ordre, qu’il répète à l’envi : « On ne peut pas avoir de demi-mesure en matière de sécurité. » (...)