
Dans une tribune publiée sur franceinfo, 51 membres de la Convention citoyenne pour le climat appellent les dirigeants présents à la COP26 de Glasgow (Royaume-Uni) à "inclure la parole citoyenne au plus haut niveau" et à "oser" prendre des mesures contre le réchauffement climatique.
Ils sont toujours mobilisés pour le climat. Après avoir planché en 2020 sur 149 propositions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France, propositions en partie reprises dans la loi "Climat et résilience", 51 des citoyens tirés au sort pour ce processus démocratique inédit signent une tribune sur franceinfo pour "porter leur voix et leur expérience auprès des acteurs internationaux" de la COP26. Ils recommandent le développement "des assemblées citoyennes et autres exercices de participation démocratique". Ils s’expriment ici librement. (...)
Si le mandat qui nous avait été confié par le président de la République est terminé, notre devoir citoyen, lui, ne se terminera jamais. À l’heure de l’ouverture de la COP26 à Glasgow, nous voulons rappeler les enjeux et les attentes des citoyennes et citoyens vis-à-vis du risque systémique et du caractère universel du réchauffement climatique, crises qui nous impacteront et nous impactent déjà collectivement. La démocratie apparaît comme un recours nécessaire face à cette situation d’urgence et à l’incapacité de nos sociétés à construire leur résilience. Mais encore faut-il que la démocratie puisse s’exprimer, et que citoyen comme citoyenne puissent trouver leur place dans les discussions qui s’engagent.
« Les unes après les autres, les Conférences des parties (COP) sont devenues le lieu de paroles et de promesses, accouchant d’objectifs chiffrés jamais vraiment atteints et peu tangibles pour les populations avides de changement. »
Les signataires de la tribune (...)
Le temps des constats est révolu
Mêlant ambitions politiques, constats scientifiques, vécus et expériences individuelles de chaque membre, la Convention Citoyenne pour le Climat aura été un laboratoire de ce que l’action climatique concertée de demain peut devenir. Nous en avons la conviction. La COP de Glasgow doit être le lieu de ce changement d’échelle si elle veut déboucher sur des changements concrets.
En effet, le temps des constats est révolu :
Nous savons et vous savez qu’il faut rénover nos bâtiments pour économiser l’énergie de demain et construire les conditions d’un habitat durable pour tous.
Nous savons et vous savez que nous devons repenser nos mobilités, tant dans leur fréquence que dans leurs modalités.
Nous savons et vous savez qu’il faut retrouver les chemins d’une agroécologie respectueuse des ressources.
Nous savons et vous savez qu’il faudra repenser nos accords internationaux à travers le prisme des impacts environnementaux.
Nous savons et vous savez que notre planète a ses limites et que chaque jour du dépassement nous le rappelle.
Il est possible d’insuffler autre chose
Alors osons ! (...)
Scientifiques, politiques, acteurs et actrices économiques, citoyennes et citoyens, mettons-nous à la même table, pour faire émerger cette intelligence collective et résiliente. Diffusons un renouveau démocratique de la délibération citoyenne, gage de propositions au service de l’intérêt général. Face aux voix qui prédisent déjà l’échec de ce sommet international et de ses négociations, nous, citoyennes et citoyens, voulons croire qu’il est possible d’insuffler autre chose. Pour cela, reste à inclure la parole citoyenne au plus haut niveau.