
Notre ministre de l’écologie a décidé de frapper fort ce mercredi 4 février afin d’engager enfin notre pays sur la voie de la transition écologique. Il faut dire que la transition est sur toutes les lèvres en cette année 2015 qui va se terminer en apothéose à Paris avec le sommet mondial pour le climat (la COP21). Mme Royal se pose en chantre de la transition écologique avec des mesures fortes autour de la question automobile et nucléaire.
Malheureusement, le compte n’y est pas et leur transition n’est pas la nôtre.
Le gouvernement n’entend ni remettre en cause ni sortir de la civilisation de l’automobile aux conséquences environnementales, sociales et culturelles pourtant catastrophiques. Non, le gouvernement entend juste faire rouler des voitures plus « proprement » avec la voiture électrique comme mythe d’une société verte et vertueuse (*).
Déjà, le 13 janvier 2015 (lors d’une interview accordée à l’Usine Nouvelle), Mme Royal avait soutenu la prolongation des centrales nucléaires existantes, tout en évoquant la construction d’une nouvelle génération de réacteurs. Comme si le nucléaire pouvait être le fondement d’une transition énergétique.
Aujourd’hui, malgré les effets d’annonce largement repris par les médias, il est clair que la transition n’est pas réfléchie, ni même amorcée : au contraire l’impératif semble être de préserver nos habitudes de vie, de ne pas questionner la mobilité continuelle perçue comme un droit, ni de recourir à la sobriété. Elle s’inscrit dans le déni de la finitude de la planète en terme de ressources (énergies fossiles et métaux) et des limites des cycles naturels (dérèglement climatique, chute de la biodiversité, érosion et mort des sols, etc). Aucune réflexion sur la société de demain ou sur les travers de la société d’aujourd’hui n’est évoquée de façon lucide par nos gouvernants. Aucun vrai débat démocratique sur le nucléaire. Aucune prise en compte du système automobile sur l’ensemble de nos sociétés.
Des mesures sont proposées sans être reliées à des projets de société, sauf celui de continuer comme aujourd’hui avec une économie verte qui proposent des emplois verts pour une croissance verte : un cercle vert-ueux au service de la sacro-sainte croissance. (...)