Le mariage des prêtres ? Voire des femmes prêtres ? « Il est possible que des pas soient faits dans cette direction » sous l’égide du nouveau pape, estime une théologienne argentine proche de Jorge Bergoglio.
Même s’il suit une doctrine conservatrice, contre le mariage homosexuel ou l’avortement, le nouveau pape pourrait ouvrir la question du mariage des prêtres et de l’ordination de femmes. La théologienne argentine María Alicia Brunero, auteure de nombreux ouvrages sur l’éthique et qui connaît personnellement Jorge Bergoglio, devenu mercredi le pape François, exprime son point de vue sur les orientations de sa papauté dans un portrait réalisé par l’agence IPS. (...)
« Le plus important, dans cette désignation, n’est pas tant qu’elle ait échu à quelqu’un d’Argentine ou d’Amérique Latine, mais de quelqu’un de la périphérie, d’extérieur à l’Europe », juge Alicia Brunero.
« Les cardinaux attendent des solutions de l’extérieur, de quelqu’un de différent, moins contaminé par le pompeux et la bureaucratie du Vatican. Bergoglio répond à ses attentes, car il est un homme simple, qui voyage en bus et est proche du peuple ».
Selon Alicia Brunero, le nouveau pape toutefois « sait commander et déléguer », et « il n’est pas détaché de la volonté de pouvoir, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose. Il sait créer des réseaux et il le fait bien, sans écraser les autres ».
Pour autant, la théologienne ne s’attend pas à de grands changements dans la doctrine. En tant qu’archevêque, il était fermement opposé à la loi sur le mariage homosexuel et à toute tentative de décriminaliser l’avortement.
Mais il pourrait se montrer plus ouvert sur d’autres sujets. En contraste avec son conservatisme, l’archevêque Bergoglio à Buenos Aires a sermonné des prêtres qui refusaient de baptiser des enfants de mères célibataires.
« Neuf théologiens sur dix estiment que les femmes peuvent exercer la prêtrise, et une majorité est favorable au mariage des prêtres. Il est possible que, durant sa papauté, des pas soient faits dans cette direction », estime Alicia Brunero.
(...)