
Attention, attention ! Le patronat a des idées sur les retraites. Dans un document envoyé il y a quelques semaines aux syndicats et détaillé hier matin par le Figaro, le Medef, la CGPME et l’UPA proposent leur « boîte à outils » afin de mener la nouvelle contre-réforme des régimes complémentaires Agirc et Arrco, qu’ils envisagent à terme de fusionner. Selon les chiffrages réalisés, il s’agirait d’économiser 7,1 milliards d’euros sur le dos des retraités d’ici à 2020. « Il n’y a rien de nouveau, le Medef a formalisé ce qu’il nous a présenté le 17 février, à l’ouverture des négociations sur les régimes complémentaires », a dit Éric Aubin, le négociateur de la CGT, à l’agence Reuters. Dans l’immédiat, le patronat propose de geler les pensions versées par l’Agirc et par l’Arrco jusqu’en 2018 – une ponction évaluée à 4 milliards d’euros. Au prétexte de décourager les départs à la retraite avant l’âge légal de cessation d’activité, il souhaite également instaurer une décote –
Dans le même esprit, le patronat s’attaque également aux droits des chômeurs : ceux-ci se verraient attribuer, à partir du 1er janvier 2016, des points retraite correspondant « exactement » aux cotisations versées par l’État et l’assurance chômage, l’Arrco et l’Agirc ne prenant plus en charge la différence. Le patronat propose, enfin, d’augmenter en 2016, 2017 et 2018 le salaire de référence de 3,5 points de plus que l’évolution annuelle moyenne des salaires. Cela se traduirait par un moindre nombre de points de retraite distribués ou un prix d’achat du point supérieur. Alors que le patronat écarte toute perspective d’augmenter les cotisations, toutes ces pistes font bondir du côté syndical. (...)