
6 juillet 2013 - 18h00 - Le président bolivien, Evo Morales, vient tout juste d’annoncer qu’il offrira l’asile politique à l’ex-consultant américain de la NSA, Edward Snowden, si celui-ci le lui demande.
Revenant le scandale de son avion cloué au sol, il a profité d’une grande réunion publique à Oruro (sud-ouest de la Bolivie) pour lancer comme un défi :
« En signe de protestation, je voudrais dire aux Européens et aux Américains du nord : maintenant, nous allons accorder l’asile si cet Américain persécuté par ses compatriotes nous le demande. Nous n’avons pas peur. »
M. Morales a précisé qu’il était disposé à accorder l’asile pour des raisons humanitaires aux personnes persécutées politiquement pour avoir dénoncé l’espionnage pratiqué par les États-Unis. (...)
Après le Nicaragua et le Venezuela, c’est la Bolivie qui vient s’ajouter à la liste des États qui accordent l’asile politique à Edward Snowden. Il me semble assez probable que le président Correa de l’Équateur devrait annoncer à son tour la même décision dans les prochaines heures.
Deux évolutions essentielles sont à noter :
- d’une part, ces événements historiques se déroulent dans une atmosphère d’effervescence patriotique et anti-impérialiste qui est en train de balayer toute une partie du continent latino-américain.
- d’une part, tous ces chefs d’État sud-américains ne prennent plus de gant pour appeler un chat un chat : ils mettent exactement dans le même sac « les Européens et les Américains du nord ». (...)
Ce que nous disent en substance les chefs d’État sud-américains les uns après les autres, c’est en effet
- que la prétendue « construction européenne » n’est bel et bien qu’une gigantesque opération d’asservissement des pays d’Europe conçue et imposée par Washington à des fins de domination mondiale et dans un objectif guerrier de « choc des civilisations »,
- et que cette stratégie fonctionne puisqu’il n’y a désormais plus aucune différence entre « les Européens et les Américains du nord ». (...)