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Le rêve est mort... Vive le rêve !
par Jean-Pierre Lovichi lundi 9 avril 2012
Article mis en ligne le 9 avril 2012

D’un discours de circonstance…

Ils sont nombreux ceux qui, comme un leitmotiv, répètent à l’envi que la campagne ne décolle pas, qu’elle est atone, qu’elle ne traite pas des sujets qui intéressent les français, qu’elle est parfois trop technique, qu’elle est ennuyeuse, bref qu’elle ne fait pas rêver. Ou plutôt comme s’ils voulaient se convaincre qu’elle ne fait pas rêver. Pour preuve, les sondages prévoiraient une abstention très forte ! Et pourtant, dans un même reportage sur France Inter, après avoir annoncé cette prophétie, le journaliste interroge des agences de voyage inquiètes de la baisse des réservations sur la période des élections oragnisées en pleines vacances scolaires et qui se transformentpour l’occasion en agences citoyennes spécialistes des procurations…

Concomitamment, un autre discours très majoritaire dans la presse écrite, sur les ondes et à la télévision vient dire presque le contraire, à savoir que la campagne n’aborde pas les vraies problématiques, on évoque alors un déni généralisé des candidats, on utilise la bonne vieille technique de l’observateur étranger, de préférence anglo-saxon, figure quasi mythologique de l’objectivité pour venir appuyer la démonstration (...)

Il en va ainsi de la doxa orthodoxe portée par les économistes non-atterrés par la séquence ouverte depuis 2008 et non refermée qui leur permet de continuer le pilonnage des acquis sociaux, des services publics ! (...)

Aux circonstances des discours…

Alors ne faut-il pas se demander ce qui se trame derrière ce discours et où se situe le déni quand un phénomène dont il est pourtant difficile de faire abstraction est en train de secouer les certitudes et les scénarios dont les grands médias s’échinent à assurer la réalisation ?

Car comment dire que la campagne ne parle pas des problèmes des français quand les meetings du Front de gauche rassemblent autant de personnes quelles que soient les villes où ils se déroulent ?

Comment dire qu’il ne se passe rien quand les électeurs se trouvent face à de vrais choix de société exposés rationnellement, à des solutions réellement alternatives fondées sur une rupture avec les principes qui ont conduit le système financier au bord de l’éclatement et qui menacent d’entretenir des cercles vicieux dans lesquels les Etats se trouvent prisonniers dès lors qu’ils jouent le jeu des marchés ?

Alors oui, le rêve est mort, le rêve de ceux qui croyaient un peu trop facilement que l’avenir leur appartenait, que les populations déjà malmenées par les conséquences d’une économie en faillite avaleraient sans rien dire la potion aussi amère soit-elle, lors même que les effets secondaires se font sentir dès leur administration.

Et oui, vive le rêve ! Le rêve d’une population qui déciderait enfin de reprendre en main son destin et de le faire par une élection… Pour le moment. (...)

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