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l’Humanité
Le scandale invisible des enfants à la rue
Article mis en ligne le 9 décembre 2015
dernière modification le 6 décembre 2015

La France compte actuellement plus de 31 000 enfants sans domicile fixe. Un chiffre monstre dont les pouvoirs publics tardent à prendre la mesure. Les conséquences sanitaires et sociales sont pourtant dramatiques.

(...) Des destins cruels dont le simple constat justifierait, à lui seul, un état d’urgence. Il fait pourtant l’objet d’une relative indifférence. «  Une personne âgée pauvre, c’est insupportable aux yeux de l’opinion. Un enfant pauvre, c’est invisible  », déplorait l’année dernière François Chérèque, peu de temps avant de remettre son rapport sur la pauvreté au premier ministre. Comment expliquer un tel nombre ? Les effets de la crise économique, conjugués aux politiques d’austérité, à la crise du logement et à la crise migratoire, sont évidemment passés par là. Le nombre de familles, notamment monoparentales, nécessitant une prise en charge en hébergement d’urgence a explosé depuis une dizaine d’années. Beaucoup d’enfants arrivent ainsi dans les bras de leurs parents qui viennent d’être expulsés de leur appartement ou dans ceux de leur mère qui a décidé de fuir la violence conjugale. (...)

Or, le système d’hébergement du 115 est débordé. Sur les 70 000 places prévues en Île-de-France, 30 000 sont actuellement réservées aux familles, dans des hôtels sociaux. Mais cela ne suffit pas. «  Rien que le week-end dernier, nous n’avons pas trouvé de solution à une soixantaine de familles avec enfants  », déplore Éric Pliez. Tant bien même ces familles reçoivent une réponse positive, la vie dans ces hôtels ne peut être une solution, a fortiori pour des enfants. «  C’est adapté pour une mise à l’abri, pas pour une période prolongée, souligne Éric Pliez. On ne peut pas y faire à manger, ni ses devoirs tranquillement, on est très loin des lieux de scolarisation, des distributions de nourriture…  »

Cette précarité extrême laisse des traces profondes chez les enfants. (...)

Selon l’Unicef, le nombre d’enfants à la rue serait 
de 120 millions dans 
le monde. C’est un enfant sur cinq. Difficile de 
les recenser précisément mais ils seraient trente millions en Afrique 
et onze millions en Inde. 
La plupart sont des garçons et sont exploités professionnellement ou sexuellement. Très vulnérables, ils sont les grandes victimes des maladies, d’une mauvaise alimentation, de la circulation et autres dangers de la ville. Conséquence : 50 % de ces enfants décèdent dans les quatre premières années qui suivent leur arrivée dans la rue. En plus d’être, dans beaucoup de pays, pourchassés par la police, étant perçus comme des marginaux. Un cocktail 
qui pousse certains à consommer du cannabis, de l’alcool ou à inhaler 
du gaz de pétrole, 
pour fuir cette réalité.