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"Le taux d’imposition réel des ultra-riches en France est seulement de 2 %", dénonce le professeur d’économie Gabriel Zucman
#inegalites #impots #ultrariches
Article mis en ligne le 20 mars 2023

Le Français Gabriel Zucman est pour la première fois au Forum économique mondial de Davos.(janvier 2023) Ce professeur à l’École d’économie de Paris et à l’université de Berkeley en Californie a participé à une table ronde sur la fiscalité internationale et les inégalités, deux thématiques oubliées du Forum économique.

L’ONG Oxfam a profité cette semaine de la caisse de résonnance qu’offre le Forum économique mondial de Davos pour publier un appel de 200 millionnaires à être taxés davantage. C’est un enjeu crucial selon le professeur français d’économie Gabriel Zucman. "Il y a un vrai problème de justice fiscale, en France comme aux Etats-Unis, et dans beaucoup de pays, dit-il. (...)

La France a encore du chemin à faire explique le professeur à l’École d’économie de Paris et à l’université de Berkeley. "C’est particulièrement extrême en France, où si on regarde les 370 ménages avec les revenus les plus élevés, leur taux effectif d’imposition sur leurs revenus, quand on prend en compte tous leurs revenus économiques, est de l’ordre de 2 % !"

La fin de l’impôt sur la fortune (ISF) n’a rien arrangé rappelle Gabriel Zucman. "Ces ultra-riches ne payent quasiment aucun impôt sur la fortune. L’ISF a été aboli par Emmanuel Macron et remplacé par l’impôt sur la fortune immobilière. Mais la plus grande partie du patrimoine des ultra-riches est du patrimoine financier : des titres, des actions ou encore des obligations. In fine, le seul impôt qu’ils payent c’est l’impôt sur les sociétés via les sociétés dont ils sont actionnaires."
Une taxation minimum de 15 % sur les entreprises

Le directeur de l’observatoire européen de la fiscalité salue les progrès effectués avec la mise en place d’une taxation minimum de 15 % sur les entreprises, une décision prise sous la houlette de l’OCDE. Mais "15 %, c’est bien trop faible, soutient Gabriel Zucman. Quand dans le même temps en France, les classes populaires, les classes moyennes payent 50 % de leurs revenus en impôts. C’est très difficile de dire, dans ce contexte, pour les multinationales, les acteurs économiques les plus puissants, ceux qui ont le plus bénéficié de la mondialisation, 15 %, c’est assez ! C’est incompréhensible."

Par ailleurs, Gabriel Zucman se prononce contre la réforme actuelle des retraites en France. (...)