
Nous sommes un collectif qui se veut un lieu de réflexion pour promouvoir les alternatives au système. Au TINA (« There is no alternative »), nous opposons donc les « lilas » car nous sommes “Libres d’Inventer Les Autres Solutions”. Le temps des lilas est une sorte d’espace de réflexion alternatif qui entend réfléchir à la façon dont on peut convaincre qu’un autre monde est possible. Cela passe donc aussi par un recensement de ce qui existe déjà en matière d’argumentaires, de propositions, d’alternatives concrètes. Nous souhaitons également apprendre de l’échec de l’expérience grecque et de réfléchir au « comment », c’est-à-dire aux solutions qui permettraient de construire et de mettre en application un programme radicalement alternatif pour une autre société, libre, démocratique et égalitaire.
Qui êtes-vous ?
Notre projet a réuni à son lancement 12 militants politiques, syndicaux ou associatifs qui partagent une même approche des problèmes économiques et politiques. Nous sommes d’horizons et de parcours variés : nous réunissons des anciens du Front de Gauche, des militants CGT, d’ATTAC, Greenpeace, des anciens animateurs de commission Nuit Debout, militants engagés auprès des migrants, passés par Syriza ou actifs à Podemos (Paris)… Mais le temps des lilas, ça peut aussi être vous : rejoignez-nous !
Pourquoi avez-vous lancé « le temps des lilas » ?
Parce que nous voulions être utiles, et parce que les cadres existants n’étaient pas satisfaisants pour porter la réflexion que nous essayons de développer… La droite et l’extrême-droite sont en forte dynamique et nous avons besoin de construire enfin un discours efficace face au libéralisme et ses tentations d’autoritarisme ou de repli.
Or, nous sommes partis d’un constat simple : la gauche radicale est dans les choux. Elle est divisée, tiraillée entre l’opposition radicale au système et les arrangements électoraux. Mais elle est aussi incapable de trouver les mots pour intéresser ceux qu’elle prétend représenter et assumer une vocation majoritaire. S’ajoute une déception : toutes les organisations de la gauche radicale sont en permanence tournées vers les élections, présidentielles ou pas, et se révèlent incapables de sortir du marasme dans lequel elles sont engluées, ne parlant souvent plus qu’à elles-mêmes. De plus, les cadres qu’elles proposent sont insuffisants pour élaborer démocratiquement de nouvelles solutions.
Nous voulions donc travailler à construire un espace qui permette d’élaborer des éléments de réponse aux problèmes que nous avions pointés. (...)
Que pensons-nous des autres initiatives (Mouvement commun, AG citoyenne, chapitre 2, les jours heureux, etc) ? Comment allez-vous vous articuler avec eux ?
La multiplication de différentes initiatives à la gauche de la gauche est tout simplement révélateur des impasses de l’offre traditionnelle des organisations politiques à gauche. Le constat que nous posons sur l’essoufflement de la gauche radicale est souvent partagé. Mais les réponses aux problèmes soulevés ne sont pas forcément toujours les mêmes. Pour certains, il faut peser sur la présidentielle, pour d’autres influencer les partis existants… Nous avons lancé « le temps des lilas » parce que nous ne trouvions pas de proposition comme celle que nous voulions formuler dans les initiatives existantes.
Nous discuterons bien sûr avec intérêt et enthousiasme avec tous ceux qui le souhaitent, car nous pensons que la multiplicité des points de vue et leur confrontation est beaucoup plus intéressante que le nivellement par le plus petit dénominateur commun pour s’entendre à tout prix. Pour tous ceux qui ne s’y engageront pas directement, la campagne présidentielle va paradoxalement libérer de l’espace pour réfléchir. Autant profiter de cet espace que nous donne 2017 pour aller chacun au bout de nos envies et proposer différentes initiatives. C’est le meilleur moyen de faire fleurir des propositions abouties. Et puisque nous ne participons pas aux élections, il n’y a aucun enjeu de “dispersion” ! Au contraire, nos initiatives s’additionnent sans se faire concurrence. (...)