
Le puissant lobby US des porteurs d’armes se félicite d’avoir « tué » les négociations internationales... sur un texte qui ne le concernait pas.
Les marchands d’armes peuvent encore dormir tranquilles. Malgré des avancées, quatre semaines de négociations aux Nations Unies n’ont pas permis d’aboutir à un accord pour un traité international sur le commerce des armes (voir encadré). L’espoir était pourtant de mise, vendredi 27 juillet au matin : les États-Unis, premiers exportateurs d’armement au monde, avaient fait quelques pas en avant. Mais quelques heures plus tard les négociateurs annonçaient l’échec des discussions.
Principal responsable montré du doigt : les États-Unis, accompagnés notamment par la Chine et la Russie. « Des pays majeurs ont lâché la barre aujourd’hui et laissé tomber le reste du monde. Il s’agissait d’un jour pour faire preuve de courage politique, pas pour les atermoiements et les retards à répétition », dénonce Anna MacDonald, responsable du contrôle des armes à Oxfam. « Quelques 50 000 personnes ont perdu la vie du fait de la violence armée au cours de ce mois de négociations », rappelle-t-elle.
Les tenants d’un traité fort ne se laissent pas abattre pour autant. En février, d’ailleurs, les ONG admettaient « un risque réel que le texte ne soit pas adopté en juillet ». Vendredi, un groupe de plus de 90 États, parmi lesquels la France et le Royaume Uni, ont assuré dans une déclaration conjointe qu’ils sont « déterminés à obtenir un traité sur le commerce des armes aussi rapidement que possible. Un traité qui rendra le monde plus sûr pour l’ensemble de l’humanité ». La coalition d’ONG Control Arms a indiqué que le manque d’accord « constituait une déception, mais ne signifiait pas pour autant la fin de l’histoire. »
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