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Non-fiction
Le travail déstabilisé par la montée des paradoxes
Article mis en ligne le 1er novembre 2015
dernière modification le 28 octobre 2015

La sociologie clinique dresse un diagnostic accablant du monde du travail pour se poser finalement la question d’un changement possible de société

Le capitalisme se traduit par une exacerbation des contradictions insurmontables, expliquent-ils, qui affectent directement les individus. L’objet de ce livre est d’explorer les processus qui contribuent à ce phénomène ainsi que ses conséquences pour la société et les individus.

Les auteurs examinent ainsi successivement le développement des nouvelles technologies d’information et de communication, la financiarisation de l’économie mondiale, le changement de forme d’exercice du pouvoir dans les organisations et notamment le rôle que jouent les consultants, le développement de nouveaux discours et pratiques de management - la révolution managériale - ainsi que d’outils de gestion, en particulier dans le domaine des ressources humaines, et la domination d’un système de pensée opératoire et binaire, chacun de ces thèmes faisant l’objet d’un chapitre distinct.

Ces processus, expliquent-ils, ont conjugué leurs effets depuis les années 1990 pour provoquer une accélération des changements dans toutes les sphères de l’activité humaine, que la notion de paradoxe ou d’injonction paradoxale contribue ainsi à éclairer (un système qui rend fou). « Lorsque les contradictions ne sont plus médiatisées par l’organisation, elles se présentent comme des oppositions difficilement conciliables » .

On retrouve là ce que l’un des auteurs avait déjà largement exposé dans un livre précédent (et important), Travail, les raisons de la colère , pour expliquer le développement du mal-être au travail. (...)

ce livre prend ici, finalement, la forme d’un engagement à agir (même s’il reste très général et abstrait), là où l’ouvrage précédent s’attachait plutôt à définir une autre conception du management et de l’économie, ce qui lui avait valu alors quelques critiques .

Changer le système nécessite, nous expliquent les auteurs, de conjuguer les interventions aux différents niveaux, pour redonner au politique son rôle de médiateur des contradictions, mobiliser l’intelligence collective pour produire du sens, considérer en toute circonstance chaque individu en tant que sujet et enfin prendre la mesure de l’importance de la dimension symbolique pour toute communauté humaine, dont ils espèrent que cela puisse être un « guide pour l’action, […] pour les dirigeants qui nous gouvernent, pour les responsables institutionnels, mais aussi pour les citoyens, les militants et les intervenants qui pensent qu’un autre monde est possible » .