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Législatives 2017 : application scrupuleuse d’une règle absurde par le CSA
Article mis en ligne le 29 mai 2017

Qu’il doit être parfois difficile de siéger au Conseil supérieur de l’audiovisuel ! N’était leur confortable salaire [1], on en viendrait presque à en plaindre ses membres... Appartenant à une institution impotente, il leur arrive aussi de devoir rendre, comme le 18 mai dernier, des décisions absurdes.

En application stricte de la loi [2], à laquelle ils étaient tenus sans pouvoir user de la moindre marge d’appréciation, les neuf « sages » du CSA viennent de répartir comme suit le temps dévolu à chaque formation politique pour la diffusion des clips de la campagne législative sur les chaînes publiques :

 12 minutes pour La République en marche (LRM), la France insoumise (FI) et le Front national (FN) ;
 120 min pour le Parti socialiste (PS) ;
 103 min pour Les Républicains (LR) ;
 22 min pour l’Union des démocrates indépendants (UDI) ;
 15 min pour le Parti radical de gauche (PRG) ;
 7 min pour le Parti communiste français (PCF).

Une répartition en forme de gag tant elle semble jouer à « qui perd gagne » avec les résultats de l’élection présidentielle, et contre laquelle « La République en marche » a déposé un recours devant le Conseil d’État. (...)

cette décision contrevient si manifestement à l’une des missions fondamentales du CSA qui doit veiller « au respect de l’expression pluraliste des courants d’opinion sur les antennes » qu’on se demande comment cette institution, dont l’action (ou l’inaction) prend si souvent le contrepied des valeurs et du rôle qu’elle prétend incarner, tient encore debout. (...)

le CSA, qui dispose sur ce point d’une certaine marge de manœuvre, laisse en réalité toute latitude, ou presque, aux grands médias pour faire à peu près ce qu’ils veulent – c’est-à-dire ostraciser, autant que faire se peut, les formations ou les candidats qui leur semblent trop « petits » ou trop peu à leur goût [4]…

On trouvera une illustration parfaite de cette impuissance et de cette passivité volontaire dans les quelques semaines qui viennent de s’écouler (...)

Autant d’épisodes qui renforcent encore notre diagnostic : il faut en finir avec le CSA et instituer un Conseil national des médias… de tous les médias !