
La question palestinienne détourne l’attention d’une autre population arabe vivant sous un statut de citoyens Israéliens déplacés à l’intérieur d’Israël : ce sont les Bédouins du Néguev, dans le sud d’Israël, entre 50 000 et 140 000 personnes, soit jusqu’à 12% de la population arabe du pays.
Les Bédouins ont peuplé le Néguev depuis le septième siècle et formaient la grande majorité de la population locale. Ils vivaient en pasteurs nomades. Ils constituent aujourd’hui la communauté la plus vulnérable en Israël.(...)
Après le conflit de 1948, la plupart des Bédouins du Néguev ont dû fuir ou ont été chassée et déplacés.
La vallée du Jourdain, stratégique du fait de la frontière avec la Jordanie et représentant l’essentiel des terres agricoles, devint un des projets les plus importants de la colonisation juive. La sédentarisation a été proposée aux Bédouins contre l’abandon de grandes parties de leur mode de vie traditionnel.
Ils ont été emmenés à s’établir dans sept agglomérations officielles conçues par l’administration, équivalents à 10% de leur ancien territoire. Ils se sont vus offrir des terres constructibles, l’accès à l’eau, à l’électricité, aux routes, au soutien médical et aux écoles.
Malgré de fortes pressions, seulement la moitié de la population bédouine accepte de suivre ce plan.
L’autre moitié fut parquée à l’intérieur d’une zone de « camps » considérés illégaux : la « Zone Fermée ».
Les Bédouins choisissent enfin la sédentarisation sur leurs terres et non pas sur des terres définies par l’État, généralement de seconde zone par rapport aux terres proposées aux colonies juives.
Du fait qu’ils résident dans des endroits qui ne sont pas sujets à une juridiction municipale, ils ne sont pas en mesure de demander des permis de construire.(...)
Tribune 24/07/2013 à 16h45
Les Bédouins d’Israël menacés par un plan d’expulsion de leurs terres
Walid Salem | Dans les livres
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Tribune
La question palestinienne détourne l’attention d’une autre population arabe vivant sous un statut de citoyens Israéliens déplacés à l’intérieur d’Israël : ce sont les Bédouins du Néguev, dans le sud d’Israël, entre 50 000 et 140 000 personnes, soit jusqu’à 12% de la population arabe du pays.
Manifestation à Tel Aviv, le 15 juillet, contre le plan de déplacement des Bédouins (AP Photo)
Les Bédouins ont peuplé le Néguev depuis le septième siècle et formaient la grande majorité de la population locale. Ils vivaient en pasteurs nomades. Ils constituent aujourd’hui la communauté la plus vulnérable en Israël.
Réunis sur 10 % de leurs terres
Après le conflit de 1948, la plupart des Bédouins du Néguev ont dû fuir ou ont été chassée et déplacés.
La vallée du Jourdain, stratégique du fait de la frontière avec la Jordanie et représentant l’essentiel des terres agricoles, devint un des projets les plus importants de la colonisation juive. La sédentarisation a été proposée aux Bédouins contre l’abandon de grandes parties de leur mode de vie traditionnel.
Ils ont été emmenés à s’établir dans sept agglomérations officielles conçues par l’administration, équivalents à 10% de leur ancien territoire. Ils se sont vus offrir des terres constructibles, l’accès à l’eau, à l’électricité, aux routes, au soutien médical et aux écoles.
Malgré de fortes pressions, seulement la moitié de la population bédouine accepte de suivre ce plan.
L’autre moitié fut parquée à l’intérieur d’une zone de « camps » considérés illégaux : la « Zone Fermée ».
Les Bédouins choisissent enfin la sédentarisation sur leurs terres et non pas sur des terres définies par l’État, généralement de seconde zone par rapport aux terres proposées aux colonies juives.
Du fait qu’ils résident dans des endroits qui ne sont pas sujets à une juridiction municipale, ils ne sont pas en mesure de demander des permis de construire.
Alors qu’en 1998 le plan de développement de Beer Sheba (la capitale du Néguev et sixième agglomération israélienne) a défini la cité et son arrière-pays comme une « métropole binationale ».
La mise en route du processus de ségrégation
Ainsi, l’État d’Israël considère les villages bédouins comme illégaux. Ces villages manquent de tous les services de base comme l’eau, l’électricité, l’assainissement, l’éducation, les services médicaux et les routes.
Le prétexte officiel se repose sur la définition de l’identité israélienne : être Israélien comporte la notion d’être occidentalisé, démocratique et moderne. Les Bédouins du Néguev sont autocratiques, régis par des tribus et des chefs de tribu. Donc, ils ne méritent pas leur place dans l’Etat moderne d’Israël à moins qu’ils acceptent d’être réformés et modernisés.
Dans cette logique, l’Etat d’Israël étudie un plan dit le « Prawer-Begin ». Il consiste à l’expulsion de 30 à 40 000 Bédouins et à la destruction de leurs villages. Ce plan est prévu sur 3 ans.(...)
Présenté le 25 juin 2013, le Parlement israélien, la Knesset, a approuvé le plan Prawer-Begin et pourrait adopter définitivement cette loi avant la fin de la session parlementaire fin juillet.
Le 15 Juillet 2013, des milliers d’arabes Israéliens et des palestiniens sont descendus dans les rues contre ce plan. C’est une journée qui a été désignée comme la journée nationale de la rage, ou grève de la colère. Des dizaines de personnes ont été blessées ou arrêtées ce jour-là.
Ce plan est une violation flagrante des droits des Bédouins à la propriété, au logement et à la liberté de choisir leur lieu de résidence et leur mode de vie.(...)