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chroniques du yeti
Les États-Unis en voie de tiers-mondisation
Article mis en ligne le 10 novembre 2015

Les chiffres sont tombés le 6 novembre, miraculeux : un taux de chômage US inespéré tombé à 5 %, le seuil résiduel considéré comme celui d’un pays revenu au plein-emploi. Sauf que tout est faux.

Tout est archi-faux et il suffit de se plonger dans les données publiées par des organismes officiels comme le Bureau of Labor Statistics (BLS) ou le Census Bureau pour s’en convaincre.

Seulement voilà, en cette période d’effondrement du vieil empire, le maquillage est préféré à la triste réalité et rares sont ceux qui osent regarder cette dernière en face. Paul Craig Roberts, économiste, journaliste, sous-secrétaire du Trésor dans l’administration Reagan, est de ceux-là. Pour Paul Craig Roberts, le chômage américain est aujourd’hui bien plus près des 23% que des 5% et ne cesse de s’aggraver.
Les nouveaux emplois monopolisés par les plus de 55 ans

Aujourd’hui, selon le BLS, 94 millions d’Américains (29 % de la population US) sont exclus du marché du travail (donc des statistiques des demandeurs d’emplois). Parallèlement, le pourcentage de la population considérée comme active est redescendu à son niveau d’il y a 37 ans, à 62,4 % d’une population totale alors que celle-ci ne cesse d’augmenter. (...)
Emplois sous-qualifiés, précarisés (aux États-Unis, il suffit d’avoir travaillé une heure dans le mois pour ne plus être considéré comme chômeur), pensions de retraite faméliques obligeant les plus vieux à trouver des jobs pour boucler les fins de mois, tous les symptômes d’une cruelle décomposition sociale.
Les empires finissants pourrissent de l’intérieur

Mais il n’y a pas que ces constats sur l’emploi qui illustrent la « tiers-mondisation » galopante des États-Unis (l’expression est de Paul Craig Roberts). Le Census Bureau et autres instituts très sérieux en attestent :

Sur le long ou moyen terme, tous les ménages américains, classés par tranche de revenus, ont vu leurs revenus baisser. (...)

L’Histoire nous montre que les empires finissants succombent rarement par la force, écrit un certain Jeff Nielson sur le site SprottMoney. Bien au contraire, la force brutale est souvent la seule chose qui leur reste à leur crépuscule. Non, les empires à bout de souffle s’effondrent par lent pourrissement de l’intérieur. L’analyse qui précède en est le plus cuisant et impitoyable constat.