
Des données recueillies par Amnesty International montrent que les États-Unis ont transféré à plusieurs reprises du matériel d’armement vers l’Égypte malgré la répression violente des forces de sécurité à l’encontre des manifestants.
Une cargaison pour le ministère égyptien de l’Intérieur comportant au moins sept tonnes de « munitions fumigènes » – catégorie dans laquelle figurent des produits chimiques irritants et des agents antiémeutes tels que les gaz lacrymogènes – est arrivée des États-Unis le 26 novembre.
Elle faisait partie d’au moins trois livraisons d’armement à l’Égypte par la société américaine Combined Systems, Inc. depuis la répression brutale des manifestants de la « révolution du 25 janvier ».
« Les livraisons d’armes provenant des États-Unis aux forces de sécurité égyptiennes doivent cesser tant qu’il ne sera pas établi avec certitude que les gaz lacrymogènes et les autres munitions, armes ou autres équipements ne sont pas liés au bain de sang dans les rues d’Égypte », a déclaré Brian Wood, responsable des recherches sur le contrôle des armes au sein d’Amnesty International.
Le 1er décembre, un porte-parole du Département d’État américain a confirmé que « des licences d’exportation ont été accordées à deux sociétés américaines pour l’exportation de gaz lacrymogènes et d’autres agents antiémeutes non létaux au gouvernement égyptien », et que « la dernière autorisation de licence d’exportation a eu lieu en juillet ».
(...) Le recours des forces de sécurité égyptiennes à des gaz lacrymogènes et d’autres munitions fabriqués à l’étranger constitue un exemple frappant montrant le besoin urgent d’élaborer et de mettre en œuvre un traité mondial efficace sur le commerce des armes (TCA).
Amnesty International demande que les munitions utilisées pour les opérations de maintien de l’ordre, comme les gaz lacrymogènes, soient incluses dans les armes classiques qui seront réglementées par ce traité.
« Un traité efficace sur le commerce des armes, prévoyant un champ d’application exhaustif et des mesures énergiques pour contrôler les autorisations délivrées au niveau national, contribuerait à garantir que les exportations d’armes des États-Unis et d’autres grands pays fournisseurs n’alimentent pas de graves violations des droits humains », a conclu Brian Wood. (...)