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Les Français consomment des endives génétiquement modifiées sans le savoir
Article mis en ligne le 15 janvier 2020

Les endives garnissent les étals de légumes durant tout l’hiver. Rien n’indique pourtant sur l’étiquetage qu’une partie d’entre elles sont génétiquement modifiées (OGM). C’est ce qui a poussé le syndicat Confédération paysanne à interpeller, le 14 janvier, des représentants des firmes de semences présentes au salon des productions végétales dans le Maine-et-Loire. Parmi elles, le groupe français Limagrain-Vilmorin se présente comme le numéro un mondial de l’endive. Sur dix variétés d’endives cultivées dans le monde, huit portent la griffe de ce groupe. Selon la Confédération paysanne, Limagrain-Vilmorin « introduit à notre insu des endives OGM sur le marché, y compris en agriculture biologique ».

Une première variété d’endive tolérante aux herbicides est inscrite en 1996 dans le catalogue français avant d’être retirée du marché. D’autres ont depuis été inscrites dont Takine, en 2010, une variété produite par Vilmorin. (...)

Sur 8000 hectares de cultures d’endives aujourd’hui en France, 1600 hectares sont cultivés avec des endives dites « VRTH », rapporte l’Anses. Soit 20 % des surfaces ! [1] Pour la Confédération paysanne, ces variétés rendues tolérantes aux herbicides sont des OGM. Le syndicat dénonce l’absence de transparence sur les méthodes d’obtention de ces semences végétales. Il s’agit ici d’endives obtenues par fusion cellulaire entre deux espèces non compatibles sexuellement. « Pour que cette combinaison génétique puisse exister, il faut passer par une technique qui franchit les barrières naturelles des espèces », souligne la confédération. Pour celle, « cette technique produit des OGM devant être évalués, étiquetés et suivis selon la loi ».

Jointe par Ouest-France, l’Union française des semenciers dément partiellement les accusations du syndicat : (..)

La Confédération paysanne entend bien interdire l’usage agricole de toutes les « variétés rendues tolérantes aux herbicides ». Elle exige notamment le respect de la réglementation OGM et une transparence complète des fournisseurs de semences. Le récent rapport de l’Anses souligne l’absence complète de contrôle et de surveillance sur la nouvelle génération de ces végétaux, « obstacle à l’évaluation de leurs impacts sur les plans agronomique et sanitaire ». L’Anses souligne également les « risques de développement de résistance des adventices – les “mauvaises herbes” nuisibles à la production – aux herbicides et, in fine, d’augmentation de l’utilisation d’herbicides » que peut entraîner le recours à ces VRTH. Une conclusion qui devrait alerter le gouvernement, dans un contexte où le recours aux pesticides a connu une hausse spectaculaire de 24 % en 2018.