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Rue 89
Les Grecs paient de leur poche les médicaments (s’ils en trouvent)
Article mis en ligne le 29 janvier 2012

Depuis le début de l’année, les Grecs sont contraints de payer de leur poche les médicaments. En cause : les millions d’euros que doit la Sécurité sociale aux pharmaciens.

Une décision qui frappe Athènes et d’autres villes du pays. Un choix difficile à prendre pour les pharmaciens, mais inévitable, selon eux. Konstantinos Lourantos, président de l’Ordre des pharmaciens d’Attique, la région qui englobe la capitale grecque, l’affirme :

« Nous ne pouvons plus continuer à accorder des crédits, même pour un jour supplémentaire. »

En manque drastique de moyens, l’Etat ne rembourse plus les pharmaciens qu’au compte-gouttes. Et les délais de remboursement des prescriptions par la Sécurité sociale peuvent prendre jusqu’à une année.

(...) Une situation qui ne devrait pas s’améliorer. Sous la pression de la « troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne, FMI), le gouvernement de Lucas Papademos doit opérer des coupes drastiques dans le budget de la santé. En 2012, ce budget sera encore raboté de 6,5%. (...)

Les pharmacies n’arrivent plus à s’approvisionner auprès de leurs grossistes. Un pharmacien de la capitale confie :

« Auparavant, nous obtenions les médicaments auprès des vendeurs en gros en laissant un dépôt. Mais, maintenant, nous devons les payer d’avance. »

Un coup dur pour les 12 000 officines qui parsèment le pays. Beaucoup
(...)

Et la pénurie accentuée par la politique du gouvernement grec. Depuis 2010, Athènes a décidé de baisser le prix des médicaments de 20% dans le cadre de mesures d’économies. Ainsi, les grossistes préfèrent exporter leurs produits dans d’autres pays européens pour en obtenir un meilleur prix.

Et, de leur côté les laboratoires pharmaceutiques qui voient fondre leurs bénéfices ne se pressent pas pour remplir les étals.

Selon l’Association panhellénique des pharmaciens, près de la moitié des 500 médicaments les plus utilisés dans le pays seraient actuellement en pénurie.
(...)

En septembre dernier, le laboratoire pharmaceutique suisse Roche, premier fournisseur de médicaments en Grèce, a même décidé de ne plus satisfaire les demandes de certains hôpitaux.

« Certains ne paient pas leurs factures depuis trois ou quatre ans », a expliqué Severin Schwan, le directeur de Roche, interrogé par le Wall Street Journal. (...)

Alors qu’une nouvelle loi dans le domaine de la santé est discutée au parlement, les médecins et les pharmaciens grecs sont descendus en début d’année dans la rue pour dénoncer leur situation précaire et les mesures d’austérité envisagées par le gouvernement, soit une baisse prévue de leurs marges de 18% à 15%.
(...)

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