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IRIN - nouvelles et analyses humanitaires
Les Nations Unies versent de l’argent à une société centrafricaine figurant sur leur liste noire
Article mis en ligne le 8 septembre 2016
dernière modification le 7 septembre 2016

Selon une enquête réalisée par IRIN, les Nations Unies auraient versé plus d’un million de dollars à une société qui figure sur leur propre liste d’entités faisant l’objet de sanctions. La société est en effet accusée d’avoir alimenté le conflit en République centrafricaine par la vente de « diamants de la guerre ».

En août 2015, le Bureau d’achat de diamant en Centrafrique (BADICA) a été placé sur la liste récapitulative des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies pour son rôle dans le trafic de diamants en République centrafricaine (RCA).

Les Nations Unies accusent la société d’avoir financé la Séléka, l’une des deux milices importantes en RCA, en achetant des diamants issus des mines contrôlées par la Séléka et en les faisant ensuite parvenir clandestinement à KARDIAM, une filiale de BADICA basée à Anvers, en Belgique.

La mission de stabilisation des Nations Unies en RCA, dont le mandat inclut le désarmement et la démobilisation des combattants, a pourtant une base sur des terres appartenant à la société BADICA.(...)

Les sanctions, qui ont été autorisées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, interdisent les transactions et le commerce internationaux et doivent être appliquées à l’échelle mondiale. Tous les avoirs financiers et toutes les ressources économiques de l’entreprise sont gelés et aucune somme d’argent ne peut être transférée à l’entreprise par des individus ou des entités. Les règles d’approvisionnement des Nations Unies excluent spécifiquement les entreprises qui figurent sur la liste récapitulative des sanctions. (...)

L’examen des données d’acquisition des Nations Unies réalisé par IRIN a également dévoilé la conclusion, en 2014, d’un contrat entre les Nations Unies et Sofia-TP pour des « services de transport et de fret ».

Fin 2015, les Nations Unies avaient ainsi versé un total de 495 571 dollars au Groupe Abdoulkarim pour le contrat de crédit-bail avec BADICA et le contrat avec Sofia-TP. Cela alors même qu’elles condamnaient l’une de ses sociétés pour son rôle dans le financement des rebelles de la Séléka à travers le commerce de diamants. Les loyers pour 2016 porteront le total à plus de 550 000 dollars. (...)