
Jean-Luc Mélenchon avait affirmé dimanche sur LCI qu’il y avait "un problème avec la communauté tchétchène en France" et appelé à "expulser" ceux qui agissent sur le terrain de "l’islamisme politique".
Elle n’est pas prête d’oublier ces propos. L’association des Tchétchènes d’Europe a demandé à ses membres de déposer plainte contre Jean-Luc Mélenchon pour "incitation à la haine", a annoncé mardi 20 octobre son porte-parole, Albakov Schamil.
L’association, qui ne peut pas elle-même déposer plainte pour des raisons juridiques, étudie "avec un avocat" la possibilité de le faire en passant par un autre organisme, comme la Ligue des droits de l’Homme, a-t-il ajouté. En attendant, l’association a envoyé à chacun de ses membres résidant en France une plainte à remplir et à signer avant de l’adresser au procureur de la République de Paris contre le chef de file de La France insoumise (LFI).
Malaise à la France insoumise (...)
– paris le 20/10/2020
La commission juridique de sôs soutien ô sans papiers va engager un signalement auprès du procureur de la république en vue d’une plainte avec constitution de partie civile pour incitation à la haine raciale suite au propos tenus par Jean Luc Mélenchon ""Moi, je pense qu’il y a un problème avec la communauté tchétchène en France"
L’article 24 de la loi du 29 juillet 1881, dans son alinéa 8, réprime le délit de provocation à la discrimination raciale.
Il dispose que « ceux qui auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 45 000 € ».
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J.L. Melenchon : Je regrette d’avoir utilisé le mot « communauté » à propos des Tchétchènes. Dans le contexte de malveillance et de harcèlement auquel je suis soumis, cette expression a pu être utilisée pour faire croire que j’attribuerais à tous les Tchétchènes l’horreur du comportement individuel de quelques-uns. Le ministre de l’Intérieur s’y est abaissé. Ce n’est pas le cas évidemment. Le mot « communauté » est certes employé cent fois par jour en médias pour attribuer des sentiments ou des opinions à des groupes professionnels sans que cela ne soulève de protestations. Mais dans le contexte, il n’était pas approprié. Au demeurant, sur le sujet, il n’a rien à voir avec ma façon de voir. Je crois, à la suite des fondateurs de l’Humanisme et du courant des Lumières, et en accord aussi avec les principes religieux du libre-arbitre, que les êtres humains sont créateurs de leur propre devenir. Aucune communauté culturelle ni religieuse n’exempte de la liberté de conscience dont chacun dispose pour apprécier sa responsabilité individuelle dans les actes qu’il pose.
Puissent ces mots conduire les politiciens et commentateurs à regretter les abus de langage infamants auxquels ils se sont eux-mêmes livrés contre les insoumis. Peuvent-ils ignorer que, dans le contexte d’exaltation qu’ils créent, ils nous placent une cible dans le dos en nous accusant sans pause ni trêve des pires absurdités ? Pour ma part, avec mes amis, nous avons respecté la trêve des polémiques pendant le deuil national. Nous avons plaidé le devoir d’unité de tout le peuple face à l’épreuve. Et pour cela, nous avons toujours protesté contre toute tentative de stigmatisation des musulmans. L’humanisme en politique existe. Je l’assume jusqu’au point de savoir quand la vigilance sur mes mots n’a pas été suffisante. Je prie donc les Tchétchènes d’accepter de m’en excuser. (...)