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Les agriculteurs productivistes obtiennent un programme massif de réserves d’eau en Poitou Charente
Article mis en ligne le 21 février 2015
dernière modification le 18 février 2015

Les autorités de l’eau en Poitou Charente ont décidé de lancer un programme de construction de réservoirs d’eau équivalents à quatre fois le volume du barrage de Sivens. Le but : soutenir l’irrigation. Une décision prise deux jours après que la Cour des comptes a vertement critiqué la politique de l’eau en France.

Construites bien qu’illégales

L’annonce est d’autant plus choquante qu’elle touche le bassin de la Boutonne, rivière la plus sensible du département en cas de sécheresse, et alors que cinq autres « bassines » du même type ont été retoquées par la justice dans le nord de l’Aunis depuis 2009 pour la faiblesse de l’étude d’impact, mais n’en ont pas moins été construites, même si elles sont illégales !

Ce nouveau projet date de… 1978 et a été réactivé par un collectif d’irrigants après l’abandon du barrage de la Trézence. Il représente le tiers du programme départemental établi en 2010 après cet abandon.

Les études de faisabilité ont été conduites par… la fameuse Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG), cette même compagnie qui avait déjà réalisée les études du barrage de Sivens ! (...)

19 millions d’euros pour 67 agriculteurs

Pour 67 agriculteurs concernés, les usagers domestiques du bassin Adour Garonne (qui supportent 87 % des redevances perçues par l’Agence, contre 7 % pour les industriels, et moins de 6 % pour les agriculteurs, comme vient de le dénoncer la Cour des comptes), devraient donc payer 70 % de l’investissement, soit 28 millions d’euros, où 420 000 EURO par agriculteur !

"Cette poignée d’irrigants poursuit un projet d’après-guerre largement dépassé. Ce modèle a généré une artificialisation des milieux (produits chimiques de synthèse, semences standards, races animales productives et standardisées élevées hors sol), la dégradation des ressources en eau au niveau qualitatif et quantitatif, une consommation croissante d’énergie, la concentration des moyens de production (mécanisation exacerbée, agrandissement, endettement, diminution du nombre d’emplois agricoles...)", souligne EELV Poitou Charente, annonçant qu’il soutiendra les associations qui déposeront des recours suspensifs pour empêcher ces travaux destructeurs de commencer.