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Les charmes (très) discrets de la bourgeoisie confinée
Article mis en ligne le 14 juillet 2020
dernière modification le 13 juillet 2020

Dès mars, la presse s’arrache les « journaux de confinement » et les témoignages d’illustres personnalités. Leur particularité ? Faire le récit du quotidien de la bourgeoisie confinée.
« Nous sommes confinés. J’écris cette phrase mais elle ne veut rien dire. Il est 6 heures du matin, le jour pointe à peine, le printemps est déjà là. Sur le mur qui me fait face, le camélia a fleuri. » Leïla Slimani, à propos de son séjour prolongé dans sa maison secondaire (Le Monde, 18 mars).
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« Nous planquons au garage notre voiture immatriculée à Paris » titre le journal confiné de Marie Darrieussecq dans Le Point (20 mars). « Comme le hamster, nous faisons du surplace » philosophe Raphaël Enthoven dans L’Express (23 mars), pour qui le confinement « révèle notre vide existentiel ». Un éclair de lucidité ?
Dans Le Parisien, c’est l’écrivaine Tatiana de Rosnay qui tient une chronique de son confinement dans la capitale : « Au coin de la rue, je tombe sur une amie. Joie ! Je me penche pour l’embrasser, elle fait de même, et nous nous ravisons à la dernière minute. Bises défendues. Un resto, alors ? Ah, non. Tristesse. » (16 mars)
À l’écoute des damnés de la terre, le quotidien recueille aussi le « programme antistress » de Rebecca Hampton (« Plus belle la vie ») : « Nous ne mettons plus le nez dehors… Sauf ce matin où j’ai dû aller acheter de la salade pour nourrir les escargots que ma fille a adoptés dans le jardin. » (24 mars)
Autre éclair de lucidité, dans le journal d’une confinée de Cynthia Fleury (Télérama, 19 mars) : « Le confinement a des allures de temps suspendu, de ralentissement jubilatoire, d’étreinte avec le calme, enfin. Or, ce type de confinement-là, préservé, serein, est un luxe total […] Cela peut sembler presque une disgrâce, cette dissymétrie entre ceux qui doivent surtout ne rien faire, rester chez eux, et les autres, à qui tout incombe. » On ne saurait si bien dire !
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Meilleur du pire des titres de presse

 Grazia, 2 mars : « Coronavirus : les stars sortent masquées ». Le magazine s’interroge : le masque « va-t-il devenir un accessoire de mode ? » Et un gisement publicitaire pour les féminins ?

 LCI, 12 mars : « Le parano, l’hypocondriaque, le bon élève… Reconnaîtrez-vous vos collègues parmi ces profils de réaction au coronavirus ? » Et vous ? Avec le paresseux, le toutologue, le chien de garde… reconnaîtrez-vous les journalistes préférés de Martin Bouygues ?

 France Bleu, 19 mars : « Confinement en Bretagne : il se fait livrer l’apéro… en drone par un voisin. » La suite de l’enquête est confiée à Christophe Barbier, reporter émérite.

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 BFM-TV, 24 mars : « Et si les salariés offraient leurs RTT au personnel soignant ? » Et si BFM-TV payait sa juste part d’impôts ? (...)