
Neuf espèces d’oiseaux marins sur dix ingèrent des morceaux de plastique, parce qu’ils les confondent avec de la nourriture ou parce qu’ils en avalent accidentellement. En 2050, ce taux dépassera 99 %. C’est la conclusion de chercheurs australiens qui ont compilé un demi-siècle d’études sur la question pour réaliser un modèle numérique, qu’ils ont ensuite confronté aux mesures récentes.
La pollution des océans par les matières plastiques – des gros morceaux jusqu’aux petites particules – est assez bien connue. Récemment, une vidéo de la Nasa, basée sur un suivi de la NOAA, visualisait leur accumulation dans cinq grandes régions océaniques. Leur effet sur les écosystèmes, en revanche, est plus difficile à estimer. Une équipe de biologistes australiens du CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation) s’est attelée à la tâche en s’intéressant à un des derniers maillons de la chaîne alimentaire : les oiseaux marins, d’ailleurs considérés comme un bon indicateur de la pollution marine.
Ces animaux ingèrent directement des déchets en plastique, plus ou moins gros et de toute nature, qu’ils prennent pour de la nourriture. Ils peuvent aussi en ingérer accidentellement, sous forme de morceaux plus petits, collés sur des algues ou déjà ingérés par leurs proies. Ces objets peuvent être dangereux pour eux de deux manières : par risque d’étouffement ou par l’ingestion de produits pouvant être toxiques. (...)
Sur le plan géographique, ces auteurs australiens notent, en s’en étonnant, que la région où le risque est le plus élevé se trouve dans la mer de Tasman, entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Cet endroit est pourtant considéré comme une zone où l’impact des activités humaine est très faible. Selon Erik Van Sebille (cité dans le communiqué du CSIRO), l’effet pollueur des matières plastiques est particulièrement important là où la biodiversité est la plus grande (...)