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Le contrarien
« Les documents secrets du FMI sur la Grèce !… »
Article mis en ligne le 24 octobre 2013
dernière modification le 23 octobre 2013

Mes chères contrariées, mes chers contrariens !

Il y a quelques jours, alors que nous étions tous occupés et préoccupés par le shutdown américain et les risques de défauts de paiements liés au conflit opposant républicains et démocrates sur le relèvement du plafond de la dette, des documents confidentiels du FMI, le Fonds Monétaire international, fuitaient dans la presse américaine.

C’est le Wall Street Journal qui a sorti ce dossier concernant les différentes réunions et tractations qui ont eu lieu en 2010 autour du sujet des plans d’aides nécessaires à l’économie grecque.

Les notes et les procès-verbaux du conseil d’administration du FMI sont accablants sur la façon dont il a été décidé d’aider la Grèce.

Tout ce que nous disons depuis le début de la crise grecque, à savoir que les plans d’aides à la Grèce n’aident pas la Grèce, ni l’économie grecque et encore moins la population grecque mais sont des plans de sauvetages des banques, en particulier des banques européennes.

Ces documents confidentiels sont accablants sur la façon dont la Grèce a été et reste traitée aujourd’hui car sa situation est sans espoir économiquement parlant. Il a été décidé de sacrifier un pays entier pour préserver les bénéfices des grandes banques commerciales. Tout cela est une évidence depuis le début pour qui observe avec un tant soit peu de jugeote la situation.

Lors de la réunion du 9 mai 2010 du FMI, le conseil d’administration a approuvé le premier plan de sauvetage de la Grèce. Pourtant, il y a eu des désaccords considérables au sein même de l’institution et lors des différentes réunions.
Néanmoins, américains et européens disposent de suffisamment de droits de votes pour pouvoir ignorer les autres avis, raison pour laquelle les pays émergents insistent de façon de plus en plus importante sur la réforme des institutions internationales.
Le directeur exécutif suisse René Weber dira :

« Nous avons des doutes considérables quant à la faisabilité du programme… Nous avons des doutes sur les hypothèses de croissance qui semblent être trop favorables.

Même un petit écart négatif par rapport aux projections de croissance de base rendrait le niveau d’endettement insoutenable sur le long terme… Pourquoi la restructuration de la dette et l’implication du secteur privé dans le plan de sauvetage n’a pas été considéré jusqu’ici ?… »

Pour une raison somme toute assez simple. « L’implication du secteur privé », ce sont les banques commerciales. Restructurer la dette grecque, abandonner des créances impossibles à rembourser c’était amputer d’autant les bénéfices et les fonds propres des grands banques commerciales du vieux continent. Cela signifiait faire des augmentations de capital en urgence, voire même demander à chaque État d’aller renflouer directement ses banques respectives.

Le directeur exécutif brésilien Paulo Nogueira Batista dira :

« Les risques du programme sont immenses… À l’heure actuelle, les programmes risquent de substituer aux financements privés des financements officiels. En d’autres termes, ce programme peut être considéré non pas comme une opération de sauvetage de la Grèce, qui devra subir un ajustement déchirant, mais comme un plan de sauvetage des créanciers privés de la Grèce, principalement des établissements financiers européens. »

« Notre décision d’aller dans le sens de ce programme problématique et risqué ne doit pas être interprétée comme signifiant que nous soutiendrons à l’avenir de telles politiques.
À l’avenir, nous souhaitons nous assurer que le fonds monétaire international ne soit pas mené sur la voie d’approuver un programme qui peut se révéler mal conçu et finalement insoutenable. »

Voilà qui est limpide de clarté. Je rappelle que nous sommes le 9 mai 2010 et que déjà tout est parfaitement connu et anticipé concernant les conséquences délétères des politiques de rigueur menées en Grèce. Non seulement c’est connu, mais c’est en plus dit, écrit et acté sans que cela ne change rien aux décisions prises par nos gouvernants européens.(...)

le FMI était parfaitement au courant des risques qui pesaient sur la Grèce et de l’inutilité de telles mesures prises isolément, c’est-à-dire sans le levier de la dévaluation monétaire… liée au dogme de l’invincibilité de l’euro. (...)

Aujourd’hui, en 2013, nous en sommes à 175 %… On ne peut donc pas dire que la politique menée jusqu’à aujourd’hui par la troïka ait brillamment réussi à régler les problèmes. Au contraire. Comme prévu, tout s’est bel et bien aggravé.

Or pour le moment, personne ne veut entendre parler de nouvel effacement de la dette grecque. (...)

Nous sommes en 2013, tout le monde savait que nous allions vers l’échec. Nous y sommes. Il ne reste plus qu’à trouver à nos brillants mamamouchis une nouvelle idée, ou un nouveau tapis pour cacher ce nouveau problème. Le régler ne semblant jamais avoir fait partie des plans de nos dirigeants.

C’est un véritable scandale politique, économique, c’est un scandale de ce qu’est devenu l’idée européenne, c’est une honte démocratique, et pourtant… le silence est le plus total.

Pathétique. (...)