
Réuni du 2 au 6 août à Genève, le GIEC va publier un rapport spécial sur les enjeux d’une gestion durable des sols pour limiter le réchauffement planétaire et assurer la sécurité alimentaire.
Après avoir alerté, en octobre 2018, sur les efforts sans précédent à accomplir pour contenir la hausse des températures à 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle – alors même que les engagements actuels des Etats laissent prévoir une augmentation de 3 °C à la fin du siècle –, il s’apprête à publier, jeudi 8 août, un rapport spécial sur le changement climatique et les terres. Celui-ci sera suivi, en septembre, d’un autre rapport, cette fois sur les océans et la cryosphère (calottes polaires, glaciers de montagne et banquise). (...)
Cette nouvelle expertise, qui a mobilisé plus de cent scientifiques de cinquante-deux pays, porte, selon son intitulé complet, sur « les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres ». C’est dire si elle embrasse un domaine aussi complexe, par ses multiples interactions, que crucial. (...)
Plus explicitement peut-être que pour d’autres travaux du groupe d’experts, ce résumé revêtira une dimension très politique.
La question de l’affectation et de l’usage des terres est en effet étroitement liée à celles des conditions de vie et de subsistance des populations, des modèles de développement et de consommation, des pratiques agricoles et sylvicoles… Elle touche à de puissants intérêts économiques, notamment ceux des filières agroalimentaire et énergétique, en même temps qu’aux choix de pays qui, comme le Brésil de Jair Bolsonaro où la déforestation est en forte recrudescence, font primer l’exploitation de leurs ressources naturelles sur la préservation de leur patrimoine forestier.