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Les gros bidouillages du « Petit Journal » de Canal Plus
Article mis en ligne le 27 février 2012

Programme d’infotainment qui mélange l’information et le divertissement, « Le Petit Journal » diffusé sur Canal Plus, s’acharne depuis plusieurs mois sur Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche. Quitte à truquer les informations et à détourner les images. A des fins politiques partisanes ? Rien n’est moins certain, puisque Nicolas Dupont-Aignan ou David Douillet ont également fait les frais de ces trucages et de ces détournements.

Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly ont refusé de se saluer ? Faux, ils l’ont fait mais pas devant les caméras du « Petit Journal ». Les militants du mouvement Debout la République n’ont rien compris au meeting de Nicolas Dupont-Aignan ? Faux, car ils ont été interrogés avant que leur leader ne s’exprime. Mélenchon est omniprésent comme le montre une petite compilation de ses passages dans les médias ? Faux encore, car les porte-paroles de l’UMP et du PS occupent toujours plus de 70% du temps de parole cumulé. David Douillet n’est pas brillant quand il défend une loi face aux députés ? Peut-être, mais est-ce bien la réalité quand on le voit hésiter seulement à quatre reprises sur deux heures trente d’audition ?

Depuis quelques semaines, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les « méthodes » du « Petit Journal ». Tourner en dérision les mensonges des responsables politiques et leur stratégie de communication ? Pourquoi pas. Pour peu que cette critique n’épargne pas les journalistes qui, en meute, suivent les candidats et acceptent leurs mises en scène. Mais surtout le décryptage satirique de la communication politique cessent d’être crédible quand règne une fausse impertinente qui repose… sur des faux. (...)

Comme le révèle obstinément et régulièrement le site d’Arrêt sur images, l’émission de Canal Plus s’est fait prendre, à plusieurs reprises, en flagrant délit de trucage.
(...)

A cette constante malhonnêteté, s’ajoute le mépris systématique des « petits candidats ».
(...)

Des exemples comme ceux-là se ramassent à la pelle. On se moque des fans de star, on rit des vieux, on ridiculise les militants de base, on taquine les « petits » candidats… Certes, les « grands » ne sont pas épargnés… Mais c’est la moindre des choses, pour une émission qui se veut « impertinente ». (...)

Dans un tel contexte, invoquer la liberté de la presse, c’est la défigurer, surtout quand elle sert d’alibi à la liberté de désinformer. Or c’est au nom de liberté de la presse que Yann Barthès et son équipe ont cru bon de s’en prendre, une fois encore, à leur cible privilégiée : Jean-Luc Mélenchon.

Le 19 janvier 2012, le Front de Gauche a refusé à plusieurs journalistes du « Petit Journal » d’assister à une rencontre entre Mélenchon et des chômeurs. Et depuis ce jour, Yann Barthès enfile sa tenue de bon samaritain pour dénoncer les méthodes du Front de Gauche et pour défendre sa liberté. Sa liberté de journaliste. Dans sa quête, il est soutenu avec assiduité par Canal Plus et notamment par Jean-Michel Aphatie et Bruno Duvic du « Grand Journal » qui n’en manquent pas une pour taper sur Le Front de Gauche et sa « nostalgie de la censure » [3].

Les journalistes n’ont pas le monopole de la liberté d’informer. Celui des chômeurs dans le cas considéré mérite un minimum de respect. Au nom de quoi les journalistes disposeraient-ils d’un droit d’accès absolu et d’un droit d’ingérence sans limites qu’ils ne revendiquent guère quand le huis-clos est la règle pour certaines délibérations. Au hasard et par exemple : celui des conseils d’administration des grandes entreprises qui décident de la fermeture d’usines. (...)

La liberté de la presse est elle-même menacée par des bidouilleurs qui brandissent leurs cartes de presse. Et c’est défendre la liberté de la presse que de les empêcher de nuire.
(...)

Ebuzzing