
Les trois quarts des 200 témoignages concernant les discriminations au sein de la famille ou de l’entourage proche reçus par SOS Homophobie (données 2015) signalent des formes de rejet de la part des proches et plus de 40 % des insultes au sein de la famille [1]. 15 % des homosexuels qui témoignent se disent victimes d’agressions physiques de la part de leurs proches.
Sept témoignages sur dix impliquent les parents eux-mêmes. Avant l’annonce à la famille de leur orientation sexuelle, les jeunes ayant entendu leurs parents désigner les homosexuels comme anormaux ou malades, renoncent à se dévoiler et « vivent dans la crainte de la réaction de leurs parents et la honte de devoir se cacher », notent les auteurs du rapport.
Au moment du « coming-out » [2], les réactions familiales sont parfois très violentes. La remise en cause de leur éducation, de leur religion et du modèle familial traditionnel conduit une partie des parents à des menaces ou à du chantage envers leurs enfants (18 % des témoignages). Des formes de privation de libertés (interdiction de sortie, d’avoir un copain ou une copine, rétention de courrier, changement d’établissement scolaire, etc.) font peser un climat de défiance là où, en principe, la confiance est de mise. L’altération des relations familiales peut être vécue très difficilement par ces jeunes. (...)
Les données produites par SOS Homophobie portent sur des témoignages : cela ne signifie pas que les trois quarts des personnes homosexuelles font l’objet de formes de rejet de la part de leur famille : il s’agit bien des trois quarts de ceux qui ont témoigné.
Ceci dit, la sphère privée est souvent idéalisée, présentée comme protectrice alors que c’est loin d’être toujours le cas (...)
La mise en avant d’actes homophobes est aussi le reflet de leur rejet : ils étaient bien plus souvent passés sous silence autrefois. Ces données – qui, encore une fois, portent sur des témoignages reçus – montrent cependant que beaucoup reste à faire pour arriver à une banalisation. (...)