
Des mineurs racisés d’un quartier de la capitale assignent l’État en justice pour « harcèlement discriminatoire ». Les plaignants dénoncent un acharnement injustifié des forces de l’ordre.
Ça commence par un contrôle. « Toujours par un contrôle. » Puis le tutoiement, et très vite les insultes et la violence. « Les enfants rapportent avoir reçu des coups, des gifles, du gaz lacrymogène, avoir subi des étranglements. […]
Ils ont été traités de singes, de sale Libanais de merde, de babines de pneu », relate l’avocate Lucie Mariam. L’auditoire du tribunal de grande instance (TGI) reste stoïque. Trois autres avocats poursuivent, listant les faits de discriminations et de violences répétées entre 2013 et 2015, subis par les 17 requérants.
Toutes ces violences ont été commises dans le cadre des « contrôles-évictions » d’une brigade de police du XIIe arrondissement de Paris, que les jeunes surnommaient les « tigres ». Ces contrôles abusifs visaient à leur faire quitter la voie publique. Au moment des faits, ils n’avaient qu’entre 13 et 17 ans et vivaient tous dans le quartier de la dalle Rozanoff. Tous sont d’origine nord-africaine ou subsaharienne, désignés comme « indésirables » dans les rapports de police.