
Vous avez aimé David Pujadas grondant le délégué des « Conti » Xavier Mathieu et exigeant un repentir ? Jean-Michel Apathie vous a ému dans sa défense des patrons de Caterpillar face au sanguinaire Olivier Besancenot ? Dès lors, vous aimerez sans nul doute le sermon d’Audrey Pulvar à l’adresse de Laurent Jourdas, délégué du syndicat du Livre CGT et en grève durant deux semaines pour la préservation des emplois à SPPS (Société Presse Paris Service), filiale de Presstalis, qui distribue les titres de presse en Île de France.
Dans un livre dont Franz-Olivier Giesbert, Laurent Joffrin ou Philippe Val ne s’étaient pas empressés de faire la promotion, Sébastien Rouquette avait montré il y a quelques années que les classes populaires sont à peu de choses près exclues des débats télévisés [1]. Outre cette extrême sous-représentation, il est patent que lorsque des ouvriers ou des employés mobilisés [2] sont invités sur les plateaux de télévision ou sur les ondes, c’est moins pour y exposer les raisons de leurs grèves ou leurs revendications qu’en vue d’être réprimandés par des journalistes soucieux de l’ordre public et prompts à dénicher des salariés « privilégiés ». (...)