
Distributeur au plus offrant de chaînes de télé et des stations de radio, contrôleur impotent d’un pluralisme comptable et anémié, le Conseil supérieur de l’audiovisuel se pique de plus en plus souvent de déontologie appliquée… au hasard. Au hasard ? Pas tout à fait quand – grande cause nationale – il aurait fallu sauver le soldat Finkielkraut des griffes de David Pujadas.
(...) Ainsi, le CSA a été « alerté par un très grand nombre de téléspectateurs » qui devant le tribunal du CSA sont devenus des « plaignants ». Et de quoi se plaignaient ces innombrables ? Que le « parcours militant » de Wiam Berhouma n’ait pas été porté à leur connaissance.
Combien ces innombrables étaient-ils ? Le CSA ne le dit pas. Étaient-ils « représentatifs de l’opinion », comme disent les sondologues ? Le CSA ne le sait pas. Leur « regret » n’était-il pas fondé, non sur un défaut d’information, mais sur leur désaccord avec les propos tenus par Wiam Berhouma ? Le CSA ne le soupçonne pas.
Ne faut-il pas compter au nombre de ces innombrables ces médias et ces éditocrates qui ont manifesté leur hostilité à Wiam Berhouma en diffusant des informations désinformées à son propos [2] et qui ont continué après la publication de l’admonestation du CSA (voir en annexe : « Dévouement : informer le CSA ») ? Le CSA s’en fout !
En revanche, le CSA se dit préoccupé, parce que « l’intervenante avait un engagement militant sur le sujet abordé lors du débat […] » : un engagement qui, dit-il, devait être mentionné dans une émission qui aborde des « sujets controversés ».
Sachons bien distinguer « l’engagement militant » et « l’engagement éditorial » des militants des ondes. Quand ces derniers papotent et chroniquent à longueur d’antenne, il n’est pas utile de préciser qu’ils militent eux-aussi sur des « sujets controversés » ! Comme le montrent les réactions désinformées de certains d’entre eux après « l’intervention » du CSA (voir, en annexe, « Silence ! On désinforme »).
En revanche, le CSA s’inquiète d’un « parcours militant » et d’un « engagement militant » dont lui-même ne sait rien ou ne veut rien savoir. Informer le CSA est un devoir national dont nous nous acquittons volontiers, après avoir enquêté pour le servir (voir, en annexe, « Dévouement : informons le CSA »). (...)