
Selon le nouveau rapport de l’OCDE , l’enquête de l’Insee sur les inégalités sociales devant la mort , l’Observatoire des inégalités, ou Bip 40, les inégalités sociales de revenus, de patrimoine, de santé, de logement, devant la mort, sont en croissance forte. Même le secrétaire général de l’OCDE (bureau d’études du néolibéralisme) vient de conclure que l’on en est arrivé à un point critique. Mais comme c’est le résultat de politiques menées selon les intérêts de l’oligarchie capitaliste et de ses alliés les plus proches, les lamentations ne suffiront pas à changer le cours des choses car du point de vue des oligarques, on ne change pas une équipe qui fait gagner son camp. Sans logique alternative appuyée sur une ligne stratégique anti-système capable de mobiliser les couches populaires d’abord alliées aux couches moyennes intermédiaires, cette politique continuera.
Selon le rapport cité de l’OCDE, les inégalités de revenu ont atteint des niveaux record dans la plupart des pays de l’OCDE et se maintiennent à des niveaux plus élevés encore dans de nombreuses économies émergentes. Les 10 % les plus riches de la population de la zone ont aujourd’hui un revenu d’activité qui est 9,6 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres, alors que la proportion était de 7,1 dans les années 1980 et 9,1 dans les années 2000.
La France n’échappe pas à la tendance générale : pendant les premières années de la crise, les 10 % les plus riches ont vu leurs revenus continuer à augmenter alors que ceux des 10 % les plus pauvres ont baissé.
Le rapport estime que la montée des inégalités, entre 1985 et 2005, dans les 19 pays de l’OCDE analysés, a diminué la croissance de 4,7 points entre 1990 et 2010. Mais là, l’OCDE « se mord la queue », puisqu’elle préconise la continuation du néolibéralisme tout en disant qu’il faut faire l’inverse de la seule politique qui permet le maintien d’un fort taux de profit pour l’oligarchie capitaliste. Nous n’utiliserons donc ce rapport que pour les statistiques fournies. (...)
En France, les 10 % les plus riches possèdent 46 % de la fortune nationale. Les 5 % les plus fortunés disposent d’un tiers de la richesse du pays, les 50 % les moins fortunés en possèdent 7 %… (...)
Le Réseau d’alerte sur les inégalités (un collectif d’associations, de syndicats et de chercheurs) publie chaque année son Baromètre des inégalités et de la pauvreté (Bip), appelé Bip 40 en référence au Cac 40 des actionnaires et construit sur plus de 60 séries statistiques regroupées en six grands domaines : revenus, emploi, éducation, logement, santé, justice.
Il mesure une forte progression de la pauvreté et des inégalités due, bien sûr, à la montée du chômage, notamment le chômage non indemnisé ou rendu invisible. L’indicateur officiel du chômage recense aujourd’hui moins de la moitié (47 %) des personnes en sous-emploi ou au chômage contre 61 % en 1996 et 75 % en 1981. Mais plus grave, le nombre de maladies professionnelles reconnues explose. Quant au côté précarité, le taux de travail à temps partiel a progressé de plus de 4 points entre 1990 (12 %) et 2003 (16,1) et le taux de travail intérimaire a quasiment doublé. Enfin, le RSA ne diminue pas la pauvreté, qui augmente, mais pérennise les petits boulots.