Bien qu’ils aient été espionnés et que leur vie privée ait été violée par la société UC Global qui a pris Assange pour cible, les journalistes des principaux organes de presse américains n’ont rien dit pour protester. Entre-temps, de nouvelles preuves des liens de cette entreprise avec la CIA sont apparues.
Une société de sécurité espagnole a apparemment été engagée par les services de renseignements américains pour mener une campagne d’opérations secrètes contre Julian Assange et ses associés, qui ont espionné plusieurs journalistes américains, dont Ellen Nakashima, le plus grand reporter de la sécurité nationale du Washington Post, et Lowell Bergman, un vétéran du New York Times et de PBS.
À ce jour, Ellen Nakashima et ses employeurs du Washington Post n’ont rien dit de l’attaque flagrante contre leurs droits constitutionnels par UC Global, la société de sécurité chargée de l’ambassade de l’Équateur à Londres, qui semble avoir opéré sous la surveillance du directeur de la CIA de l’époque, Mike Pompeo. PBS, le New York Times et d’autres grands médias américains ont également gardé le silence sur l’intrusion du gouvernement américain dans les appareils personnels et les dossiers privés des journalistes.
The Grayzone a appris que plusieurs correspondants d’un grand journal américain ont rejeté les appels de Wikileaks à faire un reportage sur la campagne d’espionnage illégale d’UC Global, justifiant en privé les actions du contractant pour des raisons de sécurité nationale.
UC Global a espionné de nombreux journalistes dans le but d’envoyer leurs informations aux services de renseignements américains par le biais d’un serveur FTP placé au siège de l’entreprise et de disques durs livrés en main propre.
Presque tous ces journalistes ont jusqu’à présent ignoré ou refusé les invitations à se joindre à une plainte pénale qui sera déposée devant le tribunal espagnol par Stefania Maurizi, une journaliste italienne dont les appareils ont été violés et compromis lors d’une visite à Assange. (...)
Les documents et les témoignages révélés au tribunal ont révélé des détails choquants sur la campagne d’UC Global contre Assange, ses avocats, ses amis et les journalistes. Des preuves de crimes allant de l’espionnage aux vols, en passant par les enlèvements et même un projet de complot pour éliminer Assange par empoisonnement ont émergé du procès en cours.
Dans une enquête par The Grayzone en mai dernier, il est détaillé comment la société Las Vegas Sands du méga-donateur Trump Sheldon Adelson a fonctionné comme une liaison apparente entre UC Global et la CIA de Pompeo, contractant vraisemblablement la première au nom de la seconde. C’était la deuxième fois que la société d’Adelson était identifiée comme un atout de la CIA. (...)
L’histoire a placé l’organisation Trump au centre d’une campagne mondiale de surveillance et de sabotage qui a implacablement visé les journalistes, y compris Assange et pratiquement tous les journalistes avec lesquels il est entré en contact depuis 2017.
Au cours des quatre dernières années, le corps de presse de Washington a hurlé au sujet de la colère de Trump, qui a intimidé le pool de presse de la Maison Blanche, traitant ses accès de rancœur comme une grave menace pour la liberté de la presse. Dans le même temps, elle a réagi en haussant collectivement les épaules aux révélations selon lesquelles une entreprise qui, selon toute apparence, avait été engagée par la CIA de l’administration Trump pour détruire Assange, avait espionné d’éminents journalistes de la sécurité nationale américaine.
Plus révélateur encore, certains des reporters dont les informations personnelles et les notes ont été volées par UC Global, le contractant apparent de la CIA, n’en ont pas dit un mot. (...)
Randy Credico, un comédien, militant pour la justice sociale et défenseur de longue date de la liberté d’Assange, a également tenté de susciter l’intérêt des médias pour le scandale d’espionnage lorsqu’il a appris que UC Global l’avait espionné à l’ambassade. "Je suis allé voir tout le monde, je suis allé à MSNBC, au Wall Street Journal, à CNN, aux journalistes que je connaissais, et je n’ai pu intéresser personne", s’est plaint Credico au Grayzone. (...)