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Les lanceurs d’alerte défendent l’intérêt général
Article mis en ligne le 25 novembre 2017
dernière modification le 24 novembre 2017

Alors que les lanceurs d’alerte de l’affaire LuxLeaks Antoine Deltour et Raphaël Halet comparaissaient devant la Cour de cassation, hier jeudi 23 novembre à Luxembourg (le délibéré sera rendu le 11 janvier 2018), les auteurs de cette tribune rappellent que les lanceurs d’alerte ne font qu’exercer leurs droits en conscience de l’intérêt général.

Lancer l’alerte n’est, ni plus ni moins, que le fait d’informer la population de faits et de situations qui l’intéressent, au sens où elle y a intérêt. Le lancement d’alerte touche nos vies et nos sociétés au quotidien, par la révélation et la prise de conscience de situations que l’on ignore ou auxquelles nous n’avions pas réfléchi. Pourtant, la confusion entre délation et information subsiste, entre lancement d’alerte et complotisme aussi. Cette confusion est largement entretenue par ceux-là mêmes qui sont à l’origine des situations contraires à l’intérêt général.
L’intérêt général commande de divulguer la nocivité du Mediator et les pratiques des laboratoires Servier, de savoir que la France vend des systèmes de surveillance massive utilisés par les dictatures contre leurs opposants, de révéler que le Luxembourg se livre à l’organisation, à grande échelle, d’une concurrence fiscale déloyale, de savoir que des milliards d’euros d’argent public sont dépensés dans des infrastructures sur la base de prévisions fantaisistes et d’analyses biaisées, réalisées par des cabinets intéressés aux dites opérations, de publier les informations sur les perturbateurs endocriniens dans les produits consommés chaque jour ou les risques pour les personnes exposées à l’amiante… Pollution, réchauffement climatique, maltraitance, évasion fiscale organisée... nos vies, nos sociétés sont quotidiennement exposées.
Certain.e.s osent révéler les dangers, les dysfonctionnements et subissent la plupart du temps les représailles, allant jusqu’aux assassinats, de ceux qui protègent leurs intérêts particuliers au préjudice de l’intérêt général.
Nous publions et nous diffusons ce qu’il est convenu d’appeler des alertes. Nous le faisons sur la base de preuves et dans le cadre précis de ce qui est exigé de toute personne qui s’exprime publiquement. (...)

Cette année 2017 aura encore montré l’absolue nécessité d’une information libre et de qualité et doit nous encourager plus encore à exercer les droits qui fondent la République pour défendre la démocratie en passant « de l’alerte à la lettre ».