Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Slate.fr
Les méthodes anti-fake news de Facebook semblent porter leurs fruits
Article mis en ligne le 14 octobre 2018
dernière modification le 11 octobre 2018

Selon une récente étude, les sites d’intox seraient à la peine sur le réseau social depuis l’élection présidentielle américaine de 2016 (et ils auraient plus de succès sur Twitter).

Depuis la dernière élection présidentielle aux États-Unis, Facebook s’emploie à limiter la présence de fausses informations dans les fils d’actualité, s’exposant ainsi à un feu nourri de critiques, et notamment d’accusations de biais politique, à gauche comme à droite. Des critiques potentiellement injustifiées : selon une récente étude réalisée par des chercheurs de l’université de Stanford, de l’université de New York et de Microsoft Research, les mesures de Facebook seraient bel et bien en train de porter leurs fruits –dans une certaine mesure.

L’étude a été publiée le 14 septembre sous la forme d’un document de travail. Les chercheurs ont étudié la manière dont les utilisateurs et utilisatrices de Facebook et de Twitter interagissaient avec des articles issus de 570 sites accusés (par au moins une source fiable) de colporter des fake news (informations purement et simplement fausses, intentionnellement trompeuses ou particulièrement biaisées).

Les auteurs indiquent que leur étude est « loin d’être définitive », mais elle demeure intéressante : il s’agit peut-être de la première étude empirique à grande échelle à avoir directement analysé l’efficacité de l’opération anti-désinformation de Facebook. Les résultats des chercheurs pourraient servir de futur fil conducteur au réseau social, qui cherche justement à mieux contrôler l’impact qu’il peut avoir sur la société civile. (...)

De fait, les fausses informations sont encore légion sur Facebook (bien plus que sur Twitter). Par ailleurs, la liste de « sites à fake news » de l’étude n’est ni exhaustive, ni entièrement fiable. Reste que ces données mettent en évidence une tendance positive d’une netteté stupéfiante. Voilà qui devrait redonner de l’espoir aux analystes tentés par le défaitisme face à l’avancée des fake news.

En s’appuyant sur des données recueillies par la société de marketing BuzzSumo, les chercheurs ont déterminé qu’au total, l’engagement Facebook –soit la somme des « j’aime », des partages et des commentaires– des sites à fake news étudiés avait baissé de plus de 50% entre l’élection de 2016 et le mois de juillet 2018. Ce résultat se démarque clairement des tendances de Twitter : les retweets de ces mêmes sites ont nettement augmenté durant cette même période.

« L’ampleur générale du problème de désinformation est en recul » (...)

Il est encore trop tôt pour affirmer que Facebook est en train de gagner la guerre contre les fake news. Même s’il existait une définition de la « désinformation » faisant consensus (ce qui est loin d’être le cas), il faudrait réaliser de nouveaux travaux de recherche avant de déclarer que le réseau social parvient bel et bien à endiguer ce flux. Reste qu’au vu des résultats de l’étude, Facebook peut à tout le moins s’enorgueillir d’une victoire : ses efforts ont eu un impact significatif sur les sites visés.