Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
huffington post
Les microbilles de plastique dans les océans, une menace sérieuse pour les huîtres et autres mollusques
Article mis en ligne le 9 février 2016
dernière modification le 2 février 2016

La pollution par les micro-plastiques, en augmentation constante dans les océans, pourrait sérieusement menacer les populations d’huîtres et d’autres mollusques, selon une étude française dont les résultats étaient publiés dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS) lundi 1er février aux Etats-Unis.

Ces micro-billes de moins de 5 millimètres de diamètre proviennent à la fois de la fracturation des morceaux de plastiques déversés dans les océans sous l’effet des courants, mais aussi directement des rejets industriels, notamment dans les secteurs vestimentaire et des cosmétiques, qui en utilisent en grande quantité.

Ces travaux montrent que les huîtres installées dans un bassin dans lequel les chercheurs ont déversés d’assez grandes quantités de particules de polystyrène ingéraient celles de la même taille que le phytoplancton dont elles se nourrissent.

Taux de fécondation des mollusques réduit

Après deux mois d’exposition à cette pollution, ces mollusques produisaient moins d’ovules et ceux-ci étaient de plus petite taille. (...)

force est de constater que cette pollution augmente tous les ans en raison de l’utilisation grandissante du plastique et qu’il "est donc temps de faire prendre conscience à la société, aux industriels et aux différents acteurs d’essayer d’inverser cette tendance", souligne le biologiste, expert des mollusques marins.

Selon lui, ce qui a été observé dans cette étude pourrait bien se produire un jour dans la nature, sachant que les chiffres sont alarmants en termes de prévision de pollution par les déchets plastiques à l’horizon 2050, où il pourrait y avoir plus de plastique que de poissons dans les océans. (...)

Les microbilles en plastique se retrouvent en effet partout, et surtout dans nos produits cosmétiques - gommages pour la peau, shampoing, dentifrices, savons.... (...)

Elles permettent aux microbes de se déplacer dans les océans

"Elles jouent un rôle de transport des contaminants, comme un buvard", explique au HuffPost François Galgani, chercheur à l’Ifremer. "Ces billes de plastique servent de support à des espèces, qui peuvent se propager d’un bout à l’autre de la planète", détaille-t-il. Ces espèces peuvent être des microbes qui, lorsqu’ils arrivent dans un milieu inconnu, peuvent déséquilibrer la faune et la flore locale, et contaminent plages et fonds marins.

Les microbilles peuvent également être ingérées par les organismes vivant dans les océans ou les lacs, poissons, baleines, plancton, etc. (...)

Une application pour les éviter

En attendant que les grandes sociétés arrêtent de produire des cosmétiques constitués de microbilles et que les Etats les interdissent, comme c’est de plus en plus le cas aux Etats-Unis, une application nommée beatthemicrobeads (combattez les microbilles), créée par deux ONG néerlandaises en 2012, permet de scanner les produits et de détecter la présence de celles-ci.

Comme l’explique l’association Surfrider Foundation, dès qu’il y a écrit "polyéthylène" dans la liste des composants d’un produit, vous pouvez être sûr qu’il s’agit de microbilles.