
En France, les coupures d’eau pour impayés dans les résidences principales sont interdites par la loi depuis 2013. Un usager devra régler sa facture mais ne peut se voir priver de la ressource fondamentale que constitue l’eau. Cette réglementation n’a jamais été acceptée par Veolia, Suez et la Saur, qui se partagent le marché de la gestion privée de l’eau. Elles ont d’abord tenté de faire modifier la loi, puis de ne pas l’appliquer. Rappelées à l’ordre par plusieurs décisions de justice [1], elles ont trouvé un autre parade : faire payer d’avance les collectivités locales pour d’éventuelles factures en souffrance !
Voici donc la dernière invention des grandes entreprises de l’eau pour contourner cette interdiction : demander aux collectivités locales qui ont fait appel à leurs services de signer un avenant à leur contrat de délégation de service public. Parmi les nouvelles clauses, la prise en charge par la collectivité des impayés, l’augmentation de la part fixe des factures, et l’éventualité d’une hausse du prix de l’eau en cas d’augmentation supplémentaire des impayés. Des élus locaux ont alerté France Libertés et la Coordination Eau Ile-de-France, lesquelles dénoncent un « nouveau racket des multinationales de l’eau » qui veulent « le beurre, l’argent du beurre et le budget de nos collectivités » en transférant « leur risque vers les élus alors que celui-ci fait partie de leur contrat ». (...)