
C’est devenu une tradition. Officialisée en 1977 par les Nations Unies, la journée internationale du droit des femmes devient de plus en plus une sorte de fête de « la » femme. Un rituel qui laisse un goût amer aux femmes les 364 jours de « l »’homme restants. Cette journée est de plus en plus dévoyée par les marques qui y voient la célébration de l’idéal féminin et les enjeux de fond sont rarement évoqués.
La récupération par la publicité prend de plus en plus d’ampleur. La journée internationale des droits des femmes se transforme alors en une célébration de l’image de « La » femme.(...)
Les médias qui dénoncent les inégalités hommes-femmes n’ont aucune difficulté à relayer les publicités qui renforcent les stéréotypes : les femmes sont belles, serviables et douces, prêtes à servir les hommes et à s’occuper des enfants. Exactement l’inverse des idéaux de celles qui ont combattu ces préjugés sexistes.(...)
La « diversité » des « genres » fait bon ménage avec la précarité.
Ces discours permettent de combattre les inégalités entre les hommes et les femmes tout en défendant un modèle concurrentiel de société, dont l’archétype est le slogan « travailler plus pour gagner plus » (...)
Il est facile d’évoquer la « nature féminine » pour refuser de voir les inégalités dont sont victimes les femmes. Mais, trop souvent, les défenseurs de l’égalité hommes-femmes évitent de remettre en cause le fonctionnement global de l’entreprise, de l’école, de la famille, etc. Une position qui ne peut pourtant au final que décevoir les femmes qui recherchent l’égalité, car elle ne porte que sur une partie du problème.(...)
On ne peut espérer améliorer la situation des femmes sans poser la question des discriminations, de l’égalité des chances, en même temps que celle du système dans lequel ces chances s’exercent et si l’on ne réduit pas les inégalités d’ensemble.(...)
il faudrait concevoir l’égalité hommes-femmes non comme un alignement de la situation des femmes sur le modèle masculin, mais comme une transformation de ce modèle dominant. Les hommes doivent percevoir aussi ce qu’ils gagneraient à cette situation. (...)