
Les camps de personnes déplacées et les centres de détention libyens sont aujourd’hui des zones de non-droit. Principales victimes : les anciens partisans de Kadhafi, les minorités, surtout les Noirs.
(...) Au lendemain de la révolution, les règlements de compte sur fond de différends politico-ethniques sont monnaie courante.
Sur les 74 000 personnes déplacées recensées à l’heure actuelle en Libye par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), une large majorité survit dans des conditions insoutenables.
Les 25 à 30 centres de détention – officiels ou secrets – et camps de réfugiés existants sont gérés soit par le gouvernement, l’armée ou la police, soit de façon plus aléatoire par les milices locales.
Bon nombre de ces centres bénéficient de l’aide d’ONG libyennes et internationales, mais dont les moyens sont limités. Conséquences : dans les camps, les fausses couches se multiplient chez les femmes enceintes en raison du manque de soins ou des mauvais traitements ; en prison, les cellules sont surpeuplées, notamment à cause d’une justice arbitraire souvent abandonnée aux milices locales, et des détenus, surtout noirs, sont privés de nourriture et d’eau. (...)
Une situation alarmante déjà dénoncée mi-juillet par Human Rights Watch, pour qui l’Etat libyen
« n’est pas parvenu à reprendre sous sa responsabilité les quelque 5000 personnes encore détenues arbitrairement par des groupes armés et dont certaines subissent des tortures sévères ».
D’après l’organisation internationale de défense des droits de l’homme, ces prisonniers sont des anciens membres des services de sécurité de Kadhafi, d’anciens responsables gouvernementaux, des supposés miliciens étrangers et des migrants subsahariens. (...)