
Les 10 % les plus pauvres des villes-centres touchent au plus 4 400 euros par an pour une personne [1], contre 9 700 euros dans les couronnes des grandes aires urbaines [2]. L’Insee livre une étude [3] qui éclaircit grandement le débat sur les niveaux de vie en France.
Les communes rurales isolées sont celles où le revenu médian est le moins élevé (16 800 euros par an), avec presque 20 % de moins que dans les couronnes périurbaines des grandes aires urbaines, territoires les plus aisés (20 500 euros). Avec 18 200 euros, les villes-centres occupent une position intermédiaire. Le milieu rural isolé est en partie composé de ménages d’agriculteurs âgés avec de faibles retraites du fait de l’inactivité (officielle) des femmes. Les couronnes périphériques sont le plus souvent occupées par des ménages des couches moyennes plutôt aisées qui disposent d’un niveau de vie leur permettant d’accéder à une propriété individuelle et de quitter les banlieues.
Les territoires ruraux isolés représentent moins de 5 % de la population, moins d’un quart de la population des seules villes-centres (23,2 % du total), un dixième des villes-centres et leur banlieue (respectivement 23,2 % et 34,7 % de la population totale). Surtout, à l’intérieur des villes-centres, la plus grande richesse de quelques quartiers favorisés côtoie l’extrême pauvreté. (...)
à l’évidence, les gros bataillons des plus pauvres vivent soit dans les villes-centres, soit dans les banlieues proches qui, elles-aussi, mélangent les territoires cossus (notamment dans l’Ouest parisien) et les communes les plus pauvres (Nord-Est de Paris). Selon une autre étude [4] de l’Insee, 80 % des quartiers les plus défavorisés (classés prioritaires par la politique de la ville) appartiennent à des agglomérations de plus de 100 000 habitants. (...)
Comme le note l’Insee, la crise accroît encore ces disparités (...)
Ces nouvelles données indiquent clairement où se situent les difficultés sociales de la France contemporaine : proche du périphérique et non à la périphérie lointaine. Pour aller plus loin, il faudrait pouvoir observer le détail de chaque territoire. L’Insee ne devrait livrer qu’à la fin de l’an prochain des taux de pauvreté par commune et par quartier. (...)