
La surpêche des requins a de nombreuses conséquences, mais l’une d’entre elles semble avoir été sous-estimée. La disparition des squales impacterait directement la récupération des récifs coralliens ayant subi des dégradations… en provoquant la disparition des poissons herbivores. Une fois expliqué, ce résultat apparaît parfaitement logique. L’exemple nous vient d’Australie.
(...) En se nourrissant des algues, ces animaux herbivores libèrent à nouveau de la place, permettant ainsi aux jeunes coraux de se fixer, et donc de participer à la récupération du récif. Seulement voilà, cette machinerie serait sensible à une activité anthropique de plus en plus décriée depuis quelques années : la surpêche des requins. De prime abord, nous pourrions logiquement penser que s’il y a moins de squales, il devrait y avoir plus de poissons herbivores et donc encore moins d’algues. En réalité, ce n’est pas aussi simple que cela (...)
en l’absence des squales, les populations d’autres prédateurs de plus petite taille augmentent (ils ont des niveaux trophiques inférieurs), puisqu’ils ne sont plus chassés. Par conséquent, ces poissons, principalement des lutjanidés et des lethrinidés, consomment leurs congénères herbivores en plus grande quantité. CQFD !
Ainsi, les récifs coralliens récupèrent mieux lorsqu’ils abritent des squales, raison de plus pour les protéger. Ne l’oublions pas, environ 100 millions de personnes dépendraient directement de ces milieux riches en biodiversité dans le monde. (...)